Lot n° 51

BILLAUT (Adam) Le Vilebrequin. Contenant toutes sortes de Poësies gallantes, tant en Sonnets, …

Estimation : 3 000 - 4 000 EUR
Adjudication : Invendu
Description
BILLAUT (Adam) Le Vilebrequin. Contenant toutes sortes de Poësies gallantes, tant en Sonnets, Epistres, Epigrammes, Elegies, Madrigaux, que Stances, & autres Pièces curieuses & divertissantes, sur toutes sortes de sujets. Paris, Guillaume de Luyne, 1663.
In-12 de 295 pp., (2) ff. : maroquin rouge, filet doré, cadre central dessiné par trois filets, dos lisse orné de fers spéciaux frappés dans deux petits cartouches, roulette intérieure, tranches dorées (Bozerian).
Réimpression de l'édition originale, parue la même année chez le même libraire, mais imprimée en plus petits caractères (34 lignes à la page).
Elle est aussi complète que l'édition en gros caractères dit Brunet, mais ne possède pas le privilège.
“J'assemble mon Rabot, avec mon escritoire” : un menuisier poète nivernais.
Né vers 1600 à Nevers, Adam Billaut était surnommé le Virgile du rabot : il est l'auteur de deux recueils de poésies vives et spirituelles demeurés fameux. Le premier, Les Chevilles, est paru en 1645. Le second, Le Vilebrequin, dont le titre fait également référence à l'artisanat de l'auteur, a été publié peu de temps après sa mort par son ami Berthier.
Dédié au prince de Condé, l'ouvrage contient essentiellement des vers adressés à diverses personnalités de l'époque et aux grands de la Cour : le cardinal Mazarin, le duc d'Orléans, le cardinal de Richelieu, le chancelier Séguier, le prince de Conty, le duc d'Enghien, la reine de Suède, etc.
On y trouve aussi des pièces plus lestes, telle cette poésie célébrant les beaux vers qu'a fait M. Bardou, sur la quintessence d'un Pet (pp. 229-230). On relève les vers contre un Seigneur qui blasmoit Maistre Adam d'aimer le cabaret (pp. 272-274), sans doute l'une des dernières écrites par le poète : celui-ci fait part de ses égarements dans “ce goufre de mille plaisirs” et de sa fatigue : “Tout est perdu, je suis cassé, [...] Je sens bien que l'âge m'assomme, Je suis ridé, je suis grison, [...] Je n'ay presque plus rien de l'homme.”
Exceptionnelle reliure de Bozerian, pastiche d'une reliure du XVIIe siècle.
Elle a été exécutée vers 1810 en utilisant comme peau un maroquin rouge du XVIIe siècle ; les fers dorés au dos (lyre, couronne de laurier et trompe croisée avec une flèche) sont, quant à eux, bien dans l'esprit du début du XIXe siècle. Il existe une reliure semblable, signée du même, exécutée sur l'autre ouvrage de Billaut (Les Chevilles) sans doute pour le même amateur.
Feuillet H11, correspondant aux pages 189-190, mal relié après le feuillet H2.
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