Lot n° 65

MANUSCRIT. Prières de la messe. Sans lieu ni date [début du XVIIIe siècle]. Manuscrit in-12 de …

Estimation : 4 000 - 6 000 EUR
Adjudication : 8 450 €
Description
MANUSCRIT. Prières de la messe. Sans lieu ni date [début du XVIIIe siècle].
Manuscrit in-12 de (50) ff. : peau de truie au naturel, large dentelle dorée, armoiries au centre, dos orné, dentelle intérieure, doublure et gardes de moire crème, tranches dorées (L. Curmer).
Ravissant manuscrit attribuable à Jean-Pierre Rousselet, l'un des plus brillants calligraphes de son époque, actif à Paris entre 1677 et 1736.
Il se compose de cinquante feuillets. Le texte est soigneusement calligraphié en gros caractères, avec le titre courant en italiques de couleur rouge, dans un encadrement de filets rouge et or.
L'ornementation, peinte en violet, bleu, orange, rose et or, emprunte à la fois à l'art pictural, à l'art ornemaniste et à l'architecture d'intérieur du début du XVIIIe siècle : elle consiste en deux encadrements dont l'un pour le titre agrémenté de cornes d'abondances dans les angles et de guirlandes de roses, une quarantaine d'initiales peintes en rouge ou bleu sur fond or, une dizaine de cartouches en tête et autant de cartouches disposés en culs-de-lampe.
Le manuscrit n'est pas signé mais sa décoration est bien dans la manière habituelle du calligraphe-ornemaniste Jean-Pierre Rousselet. On peut ainsi le rapprocher du manuscrit enluminé à l'usage de la chapelle de Versailles qui a figuré au catalogue de la bibliothèque Henri Marie Petiet (VIII, 1997, n° 9).
Rousselet occupe, à la fin du XVIIe siècle et au commencement du siècle suivant, une place importante comme calligraphe. Excellent dessinateur, il décorait lui-même ses manuscrits. Il eut pour commanditaires, outre le roi Louis XIV à qui il présenta le Labyrinthe de Versailles et le roi Louis XV pour lequel il conçut le livre de mariage de Marie Leczinska, les familles Richelieu, Pontchartrain et Beauvilliers.
Le manuscrit offre l'intérêt de n'être pas achevé, témoignant de la méthode de travail d'un enlumineur calligraphe au début du XVIIIe siècle.
En effet, les miniatures des en-têtes ne sont pas terminées et la première d'entre elles, qui ouvre le texte, est encore à l'état d'ébauche aquarellée.
Une mention moderne calligraphiée sur la première garde indique que le manuscrit a été offert en cadeau pour le mariage d'Auguste Vernin et de Marie Desticker, le 29 août 1899 ; les armoiries dorées sur les plats sont sans doute les leurs.
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