Lot n° 91

MISÈRES DE CE MONDE (Les), ou Complaintes facétieuses sur les Apprentissages de différens Arts …

Estimation : 1 500 - 2 000 EUR
Adjudication : 1 769 €
Description
MISÈRES DE CE MONDE (Les), ou Complaintes facétieuses sur les Apprentissages de différens Arts & Métiers de la Ville & Fauxbourgs de Paris, précédées de l'Histoire du bonhomme Misère. Londres, et se trouve à Paris, Cailleau, 1783.
In-12 de IV et 188 pp. : maroquin vert foncé, armoiries dorées au centre, titre doré au dos, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Thibaron-Échaubard).
Très curieux recueil de textes sur les misères des apprentis, mais aussi des clercs et des domestiques.
Publié par le libraire Cailleau, l'ouvrage réunit l'Histoire du bon homme Misère, conte populaire du XVIIe siècle, et neuf pièces en vers burlesques décrivant les conditions de vie des apprentis et des domestiques. Ainsi trouve-t-on le Miroir de patience ou la misère des clercs de procureur, la Misère des garçons chirurgiens, le Patira ou complainte d'un clerc de procureur sur son misérable apprentissage, la Misère des apprentifs-imprimeurs, appliquée par le détail à chaque fonction de ce noble Art, la Misère des apprentifs papetiers-colleurs, relieurs et doreurs de livres, la Misère des garçons boulangers de la ville et fauxbourgs de Paris, L'État de servitude ou la misère des domestiques, la Misère des maris et la Misère des clercs d'huissiers.
Parmi ces complaintes facétieuses, on relève celle du fils d'un relieur sans qualité et privé de la maîtrise, nommé Martin Collant, et de Bazanne, sa mère, envoyé apprendre le métier chez le brutal Tranchefilard :
Quel tourment plus pénible, enfin quelle misère, D'être enchaîné sans cesse à l'entour d'une pierre, Toujours le bras armé d'un énorme marteau, Assommant les Auteurs de son pesant fardeau !
Bel exemplaire, aux armes du diplomate Alfred de Courtois (1828-1869).
Premier cahier imprimé sur papier bleuté. Quelques taches sans gravité.
(Champfleury, Histoire de l'imagerie populaire, pp. 185-186.- La Bibliothèque bleue & les littératures de colportage, 2000, pp. 104-105 : “Chacun de ces livrets décline les mêmes motifs : le caractère servile de l'apprentissage, les mauvais traitements, l'insuffisance de nourriture et la médiocrité du gîte. [...] Le labeur effréné des apprentis tend à désigner le temps fou des villes opposés au temps sage des campagnes.”)
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