Lot n° 101

[DENON (Dominique Vivant)] Point de lendemain, conte. Paris, De l'Imprimerie de P. Didot l'aîné, …

Estimation : 2 000 - 3 000 EUR
Adjudication : 6 698 €
Description
[DENON (Dominique Vivant)] Point de lendemain, conte. Paris, De l'Imprimerie de
P. Didot l'aîné, 1812.
In-18 de (2) ff., 52 pp. : maroquin bleu nuit à long grain, roulette dorée, chiffre doré composé des initiales A et D sur le premier plat, dos lisse orné, roulette dorée intérieure, doublure et gardes de papier rose, tranches dorées (reliure de l'époque).
Première édition séparée, en partie originale : elle fixe le texte définitif.
Elle passe pour avoir été tirée à vingt-cinq ou trente exemplaires non mis dans le commerce.
“J'avais vingt ans et j'étais ingénu.”
Le conte galant parut pour la première fois en 1777 dans un recueil intitulé Mélanges littéraires ou Journal des dames, dont Dorat était le rédacteur en chef. Il était signé des initiales M.D. qui pouvaient désigner indifféremment Dorat ou Denon. Les initiales suivantes - G.O.D.R., renvoyant à Gentilhomme ordinaire du Roi - désignaient le seul Denon.
En 1829, Balzac plagia l'œuvre en l'insérant dans la Physiologie du mariage et ce n'est qu'en 1832 qu'il rapporta l'anecdote selon laquelle l'auteur - qu'il avouait ainsi ne pas être - aurait fait procéder à cette édition confidentielle de 1812 pour en distribuer les exemplaires chez le consul Lebrun à l'issue d'un repas.
Georges Vicaire conteste ce tirage à petit nombre qu'il croit, au contraire, bien supérieur, en se basant sur l'annonce parue dans la Bibliographie de la France au moment de la publication.
Le chef-d'œuvre de Vivant Denon a été adapté au cinéma en 1957 par Louis Malle dans Les Amants. Il avait été condamné au moment des réimpressions qui en furent faites en 1868.
Délicieux exemplaire en maroquin de l'époque.
Il provient de la bibliothèque d'Antoine-Augustin Renouard, avec ex-libris (1854, n° 1874).
Le chiffre “A.D.” frappé sur le premier plat est indéterminé.
L'exemplaire ne comprend pas le frontispice gravé d'après Louis Lafitte. Tiré après la publication du volume, il n'a pas été joint à tous les exemplaires et un amateur aussi raffiné que Renouard n'aurait certainement pas conservé l'exemplaire s'il l'avait cru incomplet.
(Brunet II, col. 599 : “Tiré à petit nombre et qui n'était pas destiné au commerce”.- Pia, Dictionnaire des œuvres érotiques, pp. 409-410 : “Joli conte écrit avec esprit, finesse et cette pointe d'ironie qui rend l'aventure légère, vive et fantasque.”- Gay-Lemonnyer, III, col. 805.)
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