Lot n° 114

BEAUVOIR (Roger de) Portrait-charge de Balzac. 8 mai 1839. Dessin original à l'encre brune et au …

Estimation : 3 000 - 4 000 EUR
Adjudication : Invendu
Description
BEAUVOIR (Roger de) Portrait-charge de Balzac. 8 mai 1839.
Dessin original à l'encre brune et au lavis, sur papier, signé, légendé et daté (19,6 x 12,7 cm) : encadré.
Portrait-charge de Balzac tenant son chapeau et la canne qui fit tant jaser.
Sous le portrait, cette note autographe : “La canne de Balzac contient : 1. Un Voltaire complet. 2. Une robe de chambre. 6 volumes de Raynal. 7 tire bottes. 8 cigares.”
La tradition des “Balzac à la canne” avait été inaugurée par les deux statuettes caricaturales en plâtre réalisées vers 1835 par Jean-Pierre Dantan.
Accessoire indispensable du dandy, Balzac en possédait quelques-unes, dont deux sont passées à la postérité : la canne dite “aux singes”, et celle qui est le sujet de cette charge, la célèbre canne dite “aux turquoises”. Commandée au joaillier Lecointe en 1834, elle lui coûta 700 francs, somme exorbitante justifiée par le pommeau en or finement ciselé et constellé de turquoises, lequel renfermait en son sommet une capsule qui dissimulait, dit-on, un portrait de Mme Hanska. Delphine de Girardin la tourna en dérision dans La Canne de M. Balzac (1836) : “Quelle raison avait engagé M. de Balzac à se charger de cette massue ? Pourquoi la porter toujours avec lui ? Par élégance, par infirmité, par manie, par nécessité ? Cachait-elle un parapluie, une épée, un poignard, une carabine, un lit de fer ?”
Roger de Beauvoir (1809-1866) et Balzac entretenaient des relations houleuses - et même détestables - depuis que le premier avait pris position contre le second lors du procès du Lys dans la vallée.
“Le romancier oubliant qu'il s'était lui-même doté d'une particule allait, dans un article de sa Revue parisienne (1840), reprocher à Roger de Beauvoir de ne s'appeler «ni Roger ni de Beauvoir»” (Christian Galantaris).
Le dessin a figuré à l'exposition Dessins d'écrivains français du XIXe siècle, qui s'est tenue en 1983-1984 à la Maison de Balzac (n° 11). Il est répertorié par Christian Galantaris dans Balzac qui êtes-vous ? (2018), sous le numéro 78.
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