Lot n° 41

RONSARD. — Recueil de chansons et de poèmes célébrant les victoires du Duc d'Anjou sur les huguenots. — S.l.n.d. [fin XVIe siècle]. — Plaquette in-8 de 35 pages, vélin souple de l'époque.

Estimation : 1 500 - 2 000 €
Adjudication : 2 780 €
Description
♦ OUVRAGE DE LA PLUS GRANDE RARETÉ, RENFERMANT 12 VIOLENTES PIÈCES EN VERS ANTI-HUGUENOTES, DONT UNE PAR RONSARD.

Le ton est donné par la Complaincte et deploration de l'heresie, sur la mort du Prince de Condé, ses alliez & complices, qui ouvre le volume : son auteur, anonyme, y dénonce sans concession l'Hérésie, suppliant notamment Satan pour que le cardinal de Châtillon (Odet de Coligny), Luther, Calvin, De Bèze et les moines défroqués, ensemble ceste merdaille et chiennaille vivant en oysiveté, d'entrer aux profonds abysmes (p. 4).

Le poème de Ronsard, Chant triomphal pour joüer sur la lyre : Sur l'insigne victoire qu'il a pleu à Dieu donner à Monseigneur frere du Roy (pp. 25-29), fut composé au lendemain de la retentissante bataille de Jarnac (13 mars 1569), où Coligny fut battu et Louis de Condé assassiné : C'est un hymne de victoire et une action de grâces d'un rythme sautillant, où le poète exulte, mû par des sentiments de patriotisme et de loyalisme [...] : car de bon cœur, il déteste les huguenots, qui ont si souvent troublé sa quiétude et même menacé sa vie (Paul Laumonier, Ronsard poète lyrique, p. 233). Cette pièce avait déjà paru en 1569 dans le Sixiesme livre des poèmes ronsardiens (Paris, Jean Dallier, f. 18).
Parmi les autres pièces, citons une Ode spirituelle contre les faux Evangeliques & Protestans, le Tiobnob, l'antitode ou contrepoison, un Dizain à Martin Luther par Artus Désiré, ou encore une Chanson nouvelle du miracle advenu à Paris, c'est à sçavoir une Espine qui est florie dedans le Cymetiere des sainctz Innocens, le lendemain de l'occision de l'Admiral & de ses alliez.
Un seul exemplaire semble répertorié dans les fonds publics (BnF).

Curieuse mention manuscrite du XVIIe siècle sur une garde, indiquant que le livre a été imprimé en 1624, ce qui est faux, la typographie étant bien du XVIe siècle.

Mouillure claire.
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