Description
intérieur de maroquin bleu fi leté, étui bordé (René Aussourd). Correspondance au critique Paul Souday. Florence 10 avril 1913. Gide se réjouit de l'article de Souday dans Le Temps, [en réponse au sien, sur « Les dix romans français que..., NRF, avril 1913]. « Non, ce n'est point le point de vue réaliste qui me fait préférer la Cousine Bette (j'ai du reste faille inscrire Le Cousin Pons). Mais vraiment pouvez-vous préférer à une de ces deux œuvres d'architecture si magistrale l'informe Louis Lambert ou la désolante Séraphîta ! »... Il accepte Pantagruel, si l'on veut bien le tenir pour roman, et cite des œuvres de Voltaire, Diderot, Montesquieu, Sterne ; qu'est-ce que George Sand, « en regard de Georges Eliot ? »... 10 novembre [1914]. « Non, non, je ne suis pas un ingrat ! Mon premier mouvement, après avoir lu votre excellent article, avait été de vous en remercier »... Il pensait aller le voir, « puis la guerre est venue, culbutant tous les projets. Et si je vous écris aujourd'hui, enfi n ! ce n'est point que mes pensées aient repris leur cours normal, certes ! mais cette petite épine dans la conscience fi nissait par trop me gêner »... Cuverville 9 octobre 1916. Il félicite Souday de ses articles dans Paris-Midi. « Je suis bien amusé d'apprendre de quel exécrable histrion sont les deux vers que vous citiez. Est-il vrai, comme me le racontait Blanche, que Poincaré, à la suite de votre article sur “la hyène” vous aurait convoqué à l'Élysée pour vous rappeler au sentiment des convenances..? »... Il va écrire à Gallimard concernant le service de presse de la N.R.F. et des œuvres de Péguy ; la N.R.F. a été « profondément désorganisée par la guerre : la petite république que nous formions, où les éléments les plus divers se maintenaient en respect et en équilibre, s'est trouvée toute écartelée. Les décisions que d'abord nous prenions toutes en commun [...] sont aujourd'hui prises par un seul - et certainement si cet état se prolongeait, notre forme devrait être changée »... Mardi matin. « Je m'attristerais réellement que vous vous sentissiez blessé par une pointe sans venin, et pussiez considérer comme inamicale ma boutade. Je pensais que vous en souririez »... D'absurdes et abominables attaques ont rendu Souday sensible sur ce point ; Gide ne fait nullement chorus avec elles. « Si, comme je le souhaite, nos relations se resserrent un peu, je vous montrerai certaine lettre indignée que j'écrivais à Maurras, à votre sujet »... Cuverville 13 mai 1918. Il doute que Souday interprète comme il faut l'exclamation entendue au sujet de la vente de DEGAS : il l'attribuerait plutôt à l'un des amis et admirateurs de Degas, désolés de voir livrer au public des croquis et brouillons que l'artiste aurait voulu détruire. Il cite l'extrait d'une lettre reçue de l'« un de ceux qui ont le plus intimement connu Degas, et l'ont le plus vénéré : “Désastre. L'exposition Degas. C'est une trahison. La famille a accroché tout, tout ! Quand on songe qu'il avait projeté de confi er à X le soin de fi ltrer son atelier, de brûler beaucoup, de ... Le gâtisme est venu ; on lui a fait tous les testaments qu'on a voulus et, mort, il a subi tout ce qu'il avait détesté : la collection vendue, les brouillons exposés et mis aux enchères” »... 28 novembre 1921. Au retour d'Italie, il a pris connaissance de la « judicieuse réplique à l'article de Strowsky », et il souhaiterait voir l'article sur « la reprise des relations intellectuelles avec l'Allemagne »... 30 avril 1925. Il lui sait gré « du peu d'humeur que respire une rectifi cation dont vous m'avez fait reconnaître la justesse », et qui est bien présentée : « Pour un peu je me féliciterais d'avoir provoqué une explication que seuls les sourds volontaires resteront à ne pas entendre - si j'étais bien assuré que du même coup vous y avez purgé tout votre ressentiment contre moi. Au surplus vous parlez de mon petit livre [Caractères] avec une bienveillance charmante »... 14 juillet 1927. Lettre sévère, à la suite de plusieurs articles d'incompréhension : « Vous me prêtez des pensées qui ne sont pas les miennes, des opinions que je n'ai jamais eues, des sentiments, des intentions, avec une générosité telle, que je m'essouffl e à vous suivre, et me garde de protester. Mais, pour trois lignes de moi qui vous chatouillent, vous vous récriez longuement [...] que signifi e cette hostilité persistante, qui du reste n'éveille aucun écho dans mon cœur. Vous vous trompez en croyant que je la mérite ; oui, plus encore que dans tous les jugements extra-littéraires que vous vous plaisez à porter sur mon œuvre »... Bellême 2 août 1927. « Évidemment je sens, à travers vos critiques, vos attaques même, une sorte de considération, que votre dédicace veut bien accentuer, et à laquelle je n