Lot n° 103

PROUDHON Pierre-Joseph (1809-1865). P.A.S. « P.-J. Proudhon », Bruxelles 10 novembre 1858 ; 6 pages in-4, cachet encre du tribunal. Dénonciation et plainte au sujet de son ouvrage De la Justice dans la Révolution et dans l'Église. Condamné dès...

Estimation : 600 - 800
Adjudication : 1 449 €
Description
la sortie de son livre, Proudhon s'est réfugié en Belgique pour échapper à sa peine. Son livre a été interdit, mais il a été autorisé à publier un « mémoire » pour sa défense, en attendant une révision de son procès. Ce mémoire, devant le refus des imprimeurs français, a été imprimé à l'étranger ; mais il a été intercepté par le ministère de l'Intérieur avant même sa diffusion. Proudhon demande au procureur impérial près le Tribunal de police correctionnelle de la Seine à ce que son droit soit respecté et en profite pour souligner les abus de l'État, le « système d'intimidation pratiqué par la police » auprès de ses éditeurs les frères Garnier... « C'était aussi la conséquence des mesures adoptées par le ministre de l’Intérieur contre l’auteur du livre De la Justice, dont une brochure philosophique, venant de Bruxelles, avait été déjà retenue à la douane »… Proudhon relate les démarches de Charles Beslay, « ancien représentant du peuple, son fondé de pouvoir et son ami », pour réclamer les exemplaires saisis. Il fut répondu que « le mémoire a été saisi par ordre du ministère de l’Intérieur, comme contenant les passages incriminés du livre, et que la police n’en permettra pas la distribution »... Proudhon proteste contre « cet acte de pur arbitraire ». Il continue, avec verve, la relation des vaines démarches auprès des magistrats pour faire assigner le ministre, ou adresser une sommation à la douane… Ainsi « on serait débarrassé et du mémoire, et du procès, et de l’homme »… Mais Proudhon, « menacé dans sa liberté et ses intérêts par cette espèce de complot organisé pour la proscription de sa pensée et de sa personne, mais fort de son droit, et certain de la vérité des faits qu’il dénonce », demande au procureur d’informer contre le ministre de l’Intérieur Delangle, le directeur de la Librairie Salles, les magistrats Benoît-Champy, de Charancey, Sainte-Beuve et Legallois, d’inviter les deux premiers à « cesser leur opposition à l’introduction du mémoire », et sinon de les poursuivre…
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