Lot n° 107

PROUST Marcel (1871-1922).MANUSCRIT autographe, Pastiche de Gourgaud, [vers 1908 ?] ; 2 pages in-8. Amusant pastiche d'une chronique mondaine, écrit pour Reynaldo Hahn. [Nous rectifions le nom lu par Philip Kolb comme « Gaugard » en Gourgaud....

Estimation : 4000 - 5000
Adjudication : 5 070 €
Description
Membre du Jockey Club et autres cercles mondains, ardent collectionneur, le baron Napoléon GOURGAUD (1881-1944) était l'arrière-petit-fils du compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène. Selon Gabriel-Louis Pringué, « le baron fut tout sa vie un mécène, un artiste, un hôte délicat et affectueux, dont le physique aristocratique et la conversation spirituelle charmait ». En août 1920, Proust demande au duc de Guiche où est Napoléon Gourgaud, et dit qu'il veut « faire un pastiche contre lui » (Correspondance, t. XIX, p. 410), peut-être pour l'inclure dans une seconde série de Pastiches et Mélanges.] « D'une fenêtre (celle de Me Flury Herard) il raconte qu'il a vu passer en sens inverse Me Fallières dans une splendide voiture, et l'Impératrice à pied en longs voiles de deuil, portant un bouquet de violettes de Parme à la main et au cœur le regret du Prince Impérial. Enfin quoique la situation n'ait aucun rapport, Gourgaud cite ici 2 vers des 2 Cortèges de Joséphin Soulary, qu'il croit être de lui, et inventer au moment même. Et il termine en disant que le soir au cotillon de Me Henri de Rothschild il a mis une boutonnière en violettes de Parme et personne n'a su pourquoi. Me de Gagne [?] lui a dit “C'est original ces violettes” mais lui n'a pas voulu profaner son secret. Et le soir en rentrant et en se déshabillant il a mis “pieusement” la boutonnière dans un vase devant la photographie de l'Impératrice et a oublié de répondre à une invitation de la Ctesse Molitor. Le soir chez Me Barrachin on a trouvé l'article de Gourgaud “idéal” et Verdé Delisle a dit qu'il pouvait faire tout ce qu'il voulait de ses dix doigts et que c'était malheureux qu'il n'ait pas besoin de ça pour vivre ». Publié par Philip Kolb dans les Lettres à Reynaldo Hahn (1956, n° CVIII).
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