Lot n° 140

QUENEAU Raymond . MANUSCRITS autographes de ses Journaux, 1914-1965 ; plus de 2 000 pages formats divers, plus 170 pages en tapuscrit corrigé. Ensemble exceptionnel des différents journaux tenus par Queneau tout au long de sa vie, sur des cahiers,...

Estimation : 30000 - 40000
Adjudication : Invendu
Description
des carnets et des feuilles volantes . Sans s'être astreint à tenir régulièrement son journal, Raymond Queneau s'est livré, durant plusieurs périodes de sa vie, à cet exercice qui répondait à un besoin épisodique et a revêtu des formes variées. Journal intime, auquel il confie les aléas des sentiments et du désir, des convictions et des opinions, avec une volonté de lucidité constante que l'on retrouve dans ses étonnants récits de rêves, soigneusement consignés de 1928 à 1932 ; journal littéraire bien sûr, mine d'informations sur la vie éditoriale et artistique, du mouvement surréaliste à la nébuleuse Gallimard ; mais aussi memoranda, itinéraires, citations, notes de lectures, avec parfois de petits croquis... Loin d'opérer dans le genre littéraire exploré par les Goncourt ou Gide, Queneau tenait plutôt une sorte de carnet de bord, « un témoignage de franchise » (écrivait-il en 1930), à usage personnel. Les notes prises au jour le jour ont parfois été mises au net, dans un mouvement rétrospectif : ainsi, le journal que le lycéen a tenu au Havre de l'âge de 13 à 20 ans, nous est connu par le Journal du Havre, recopié dans un cahier en 1923, et en partie dactylographié (et corrigé) dans le Journal d'un jeune homme paüvre (1920-1927). Les récits de rêves (1928- 1932) ont été consignés au jour le jour, avec un système d'encres de couleur pour différencier les rêves de leur interprétation. Les cahiers et carnets du « Journal de guerre » (1939-1940) ont été revus par Queneau qui en a supprimé des passages aux ciseaux. À partir de 1949, Queneau a opté pour un système de numérotation continue de ses notes. Nous avons tenté de présenter ici au mieux ces éléments disparates, en renvoyant à l'édition des Journaux établie par Anne Isabelle Queneau (Gallimard, 1996, 1240 p.) [ J], certains éléments étant cependant restés inédits. A. Journal du Havre (1914-1923). Cahier cartonné in-4 (21,6 x 17 cm) relié toile beige, papier ligné. 117 ff. autographes à l’encre noire plus 1 f. détaché inséré. Le début du manuscrit, soigneusement mis au net, a été rédigé par Queneau d’après des notes prises au cours des années précédentes, probablement en 1917 (sur la première page, Queneau a fait ses comptes : « Résumé du 1er Trimestre 1917 », resté inédit ; il évalue sa bibliothèque à 569 F). Il a continué à tenir son journal à la suite. Ce Journal est commencé au Havre le 15 avril 1914, poursuivi à Paris, à Épinay et au cours de ses différents voyages (en Angleterre, en Alsace, à Grenoble...) jusqu’à la dernière entrée le 26 avril 1923. [J 11-115]. Un feuillet inséré raconte le voyage à Grenoble au début d’octobre 1922 [J 102-103], avec quelques variantes, un plan et quelques notes inédites. B. Journal (1923-1927). Manuscrit autographe, 68 ff. paginés postérieurement 1-83 (les pages 1-27 sur feuillets de cahier d’écolier in-4, la suite sur divers formats (dont des feuillets de petit carnet), du 26 juillet 1923 à 1927 [J 115-148]. Quelques passages sont restés inédits, dont (p. 67) deux courts récits de rêves les 3 et 5 avril 1927, et un paragraphe biffé (p. 82) sur Dieu et la pauvreté : « Dieu, c’est le mot favori des barques abandonnées où gémissent la monotonie des repas ordonnés qui pèsent comme des bouchers la petite dose d’espoir laissée la veille sur la table de nuit. [...] ces mangeurs de cervelas et ces bouffeurs d’hostie bardent de billets de banque leurs poches tachées de la sueur de leur travail ou de leur bassesse. Je ne comprends pas la valeur de l’argent et ce que signifient la richesse ou la pauvreté »… C. Le Journal d’un Jeune Homme Paüvre (1920-1927). Tapuscrit corrigé, 85 ff. in-4 (27x 21 cm) dactylographiés, comportant de nombreuses additions et corrections autographes à l’encre, avec des béquets collés. Sous chemise portant le titre autographe : « Le Journal d’un Jeune Homme Paüvre (1920-1927) », un second titre en lettres capitales (Journal d’un Paüvre Jeune Homme corrigé) avec la mention biffée « dix-sept à vingt-quatre ans », et l’épigraphe « Hélas quel paüvre jeune homme / Plus tard je suis devenu (Chêne et chien) ». Ce tapuscrit reprend, à partir du 18 mai 1920, le texte du Journal du Havre, jusqu’en avril 1923 (ff. 1-46), puis le texte des manuscrits du Journal jusqu’au 27 novembre 1927 [J 65-149]. On joint une copie dactylographiée (double carbone) du Journal, du 17 avril 1920 au 27 novembre 1927 (86 ff. in-4, quelques découpes aux dernières pages). D. Notes autographes (1917-1939). – Journal (28-29 novembre [1919]), fragment découpé, différent du texte édité [J 43]. – Page de cahier d’écolier inédite portant le titre « Journal depuis le 12 novembre 1920 », avec ép
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