Lot n° 152

MIRÓ Joan (1893-1983). QUENEAU Raymond.ENSEMBLE comprenant 21 lettres ou cartes (la plupart L.A.S.) de Joan MIRÓ à Raymond Queneau et à sa femme Janine, et 10 MANUSCRITS autographes de Raymond QUENEAU sur Miró, 1939-1975 ; le tout monté sur...

Estimation : 20000 - 25000
Adjudication : 19 500 €
Description
onglets sur des feuillets de papier vélin fort, et relié en un volume in-folio, demi-chagrin rouge, dos lisse, étui bordé. Passionnant ensemble de lettres et manuscrits témoignant de l'amitié et admiration réciproques entre Miró et Queneau. Queneau avoua toujours sa fascination pour l'« écriture picturale » de Miró, qu'il connaissait depuis les années vingt, époque de leur mutuelle adhésion au surréalisme. Il s'est attaché dans ses textes incisifs sur Miró à décrypter l'œuvre du peintre, à identifier ses codes, sondant le « piège » de l'humour et soumettant la grammaire combinatoire des œuvres à une fine analyse. Miró entretint une profonde relation d'amitié confiante avec Queneau, dont il appréciait l'éclairage apporté sur son œuvre par les textes de l'écrivain. Rencontre de la poésie et de la peinture, cet ensemble témoigne aussi, entre les deux, d'« une relation profondément humaine et affective » (Dominique Charnay). Correspondance de Miró à Raymond et Janine Queneau. 21 lettres ou cartes, 1939-1975, comprenant 11 L.A.S. « Miró » (une « Joan »), 6 cartes postales a.s., une L.S., une carte de visite a.s., et 2 cartons de vernissage a.s., la plupart avec enveloppe ou adresse ; plusieurs sont également signées par sa femme Pilar (et leur fille Dolores) ; environ 26 pages formats divers. Varengeville 11 octobre 1939, Miró s'inquiète de son ami mobilisé : « Nous pensons souvent aux charmantes journées, que nous avons passées ensemble et espérons que nous pourrons tous nous revoir très bientôt »... 19 février 1940 : « J'espère que vous pouvez vous garder du froid et n'en souffrez pas trop. Ici l'hiver a aussi été très dur. À part cela nous allons tous bien, la petite est ravie de rester à la campagne, et moi je travaille beaucoup »... 1951, à Janine Queneau, au sujet de son recueil Adieu chansons. Montroig 6 août : « je me ferai une joie de faire un dessin [...] pour vos poèmes, si pleins de grâce et d'esprit ». Il demande les dimensions de la plaquette... 26 août, il a envoyé à Seghers le dessin : « Je crois qu'il est dans l'esprit de vos écrits »... 8 septembre, il veut lui offrir le dessin ; qu'elle le réclame dès la sortie du livre, pour « qu'il ne traîne pas à l'imprimerie »... 31 octobre : « En rentrant des Baléares, je trouve votre joli livre, j'ai lu les poèmes, ils sont pleins d'une vraie sensibilité, je suis heureux d'avoir fait ce petit dessin sur vous. Le livre est très bien fait, seulement Seghers aurait dû me prévenir qu'il pensait faire une reproduction lithographique sur les exemplaires de luxe, je l'aurais fait moi-même sur un papier spécial, car les traits sur le papier rouge n'ont pas la même intensité, forcément, que le dessin original. Je me prépare à commencer une campagne d'hiver et à travailler dur, une fois tout cela en marche, je vais faire un saut à Paris. Dites à Raymond que j'ai relu ses bouquins cet été et que j'en suis fort emballé »... Paris 1er avril 1954, à Janine : « Vos poèmes m'ont fort touché, je les trouve très directs, extrêmement sensibles dans la vraie sensibilité, celle qui jaillit des images populaires, sans aucun chiqué »... Paris 19 mai 1954, à Raymond, le remerciant de son article [pour la Biennale de Venise] : « il est très vivant et très sensible » Palma de Mallorca 19 septembre 1960, à Queneau au sujet de la préparation de l'Album 19 (Maeght, 1962). « Je suis très heureux et très fier que tu aies accepté d'écrire un texte pour l'Album de lithos. J'ai déjà signé les “bons à tirer”, d'après ce que Dupin me dit, le tirage est commencé et il va te montrer les épreuves. Il est aussi très important qu'il te montre la maquette pour l'emboîtage et t'explique comment je l'ai conçu, sans oublier la petite balle rouge et noir en cuir, qui se balance. J'ai une idée à te suggérer. Pour éviter qu'il y ait une coupure entre ton texte et mes lithos, j'ai pensé que ce serait bien d'ajouter à celui-ci, et d'y intercaler, quelques petites lithos, comme tu as fait avec les signes inscrits au texte que tu as écrit pour la monographie éditée par Skira. Qu'en penses-tu ? »... 26 mars 1961 : « Mon cher Raymond, Je trouve très bien ton texte. L'idée que tu avais suggérée de le faire en manuscrit avec des dessins de moi me paraît excellente. Ceci enlèverait le côté froid et dogmatique de la typographie et irait mieux avec la conception de l'album »... 1972, lors de la maladie et la mort (18 juillet) de Janine. 1.VII : « C'est de tout cœur, mon cher Raymond, que je te souhaite un bon courage pour surmonter ces mauvais moments et surtout de ne pas te laisser abattre »... 30.VII : « Ta lettre nous annonçant que Janine nous avait quittés a été pour nous un coup très dur. Nous nous y attendions déjà, mais l'accomplissement de cette réalité a été d'une grand
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