Lot n° 168

QUENEAU Raymond.MANUSCRIT autographe et 2 TAPUSCRITS corrigés, La Vallée des songes, [vers 1950 ?]. Scénario inédit, conte merveilleux et mythologique. Le dossier comprend : un manuscrit autographe de notes et plans, succession de scènes,...

Estimation : 1000 - 1500
Adjudication : 1 054 €
Description
dialogues, etc. (9 pages in-4) ; le synopsis, tapuscrit complet (10 p. in-4 sur papier pelure rose), avec corrections et additions autographes, et d'une autre main) ; la dactylographie de divers états du scénario, abondamment corrigée par Queneau et une autre main (45 p. in-4) ; une autre version dactylographiée du scénario avec de nombreux béquets collés (15 p. in-4) ; le tapuscrit du scénario complet (39 p. in-4). Le jour de leur mariage, Merlin et Lili se promènent dans le parc du château de Touary. Merlin, tombé dans la rivière, se retrouve, comme Dante, à parcourir l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis, qui se présentent comme autant de décors de théâtre changeants où Dieu, Satan, Adam et Ève rejouent la scène du péché originel : une baraque foraine, un no man's land, une gare de province. Un dessin représente l'apparition de l'Ange. Au cours d'un « entracte », ces personnages redeviennent des « étudiants-acteurs », tandis que Dieu le père prend l'allure du comte propriétaire du château. L'un des étudiants rencontre Lili, à qui il propose de jouer avec lui les rôles d'Adam et Ève. Ils arrivent au « Paradou », jardin merveilleux où ils refont la scène de la pomme. Merlin, de son côté, est enrôlé dans la troupe pour remplacer Adam et répète lui aussi la scène de la tentation avec une autre Ève. Un orage apocalyptique éclate, et Prinçatout, un garçon d'honneur de la noce, succombe au piège des « femmes-robots », créatures du « bon-dieu-comte » qui a sombré dans la folie. À la fi n, la troupe de théâtre s'en va. Les jeunes mariés se réveillent de leur songe, se reconnaissent comme nouveaux Adam et Ève et regardent s'éloigner la troupe avec cette pancarte : « Le Paradis perdu ». Cette œuvre ambitieuse, mêlant réalité et représentation, a été l'objet d'un important travail, dont témoignent les scènes biff ées ou écartées (un fakir propose à Dieu de le remplacer lorsqu'il va boire un coup au bistrot ou qu'il a un rencart, Dieu le père tenant en laisse un chien imaginaire), les répliques ajoutées, les pistes à explorer, les variantes suggérées...
Partager