Lot n° 172

QUENEAU Raymond.MANUSCRIT autographe, Quand le cinéma paie ses dettes, [juin 1952] ; 6 pages in-4 sur ff . de cahier d'écolier (fente à un feuillet). Article publié le 19 juin 1952 dans Arts, passionnante réfl exion sur les rapports entre...

Estimation : 1000 - 1200
Adjudication : Invendu
Description
cinéma et littérature, développée à l'occasion de la parution du roman de Jean MECKERT, Nous sommes tous des assassins. Le livre fut en eff et écrit d'après le scénario du fi lm qu'André Cayatte et Charles Spaak réalisèrent sous le même titre. Celui-ci raconte l'histoire de René Le Guen, un ancien Résistant qui, après la Libération, a commis trois meurtres et, condamné à mort, attend en prison son exécution. Il revient sur son passé et les enchaînements qui l'ont conduit là. Queneau note ainsi que le fi lm se devait d'être linéaire, sous peine d'aboutir à une confusion totale, tandis que le romancier, « qui pouvait se contenter de simples indications pour certaines scènes », peut utiliser constamment le retour en arrière. De même, pour les exécutions des compagnons de cellule de Le Guen, le cinéaste doit suivre une progression dramatique, alors que Meckert adopte un ordre inverse et s'interrompt à des étapes diff érentes. Et Queneau conclut : « Ainsi nous ne lisons pas une histoire que le cinéma nous a déjà “racontée”, nous n'assistons pas à un spectacle qu'on nous a déjà décrit. Il y a deux poids et deux mesures : il y a deux arts diff érents et parallèles, et c'est là ce qui fait la grande originalité de cette tentative - qui est une réussite ». On joint le tapuscrit corrigé avec titre autographe ; plus le tapuscrit de l'article Les douze malédictions du cinéma, avec L.S. de Maurice Bessy à R. Queneau, 19 avril 1960 (en-tête Cinémonde), et un autre tapuscrit ; et la coupure de presse d'un article de Queneau dans Labyrinthe (23/12/1946) : « Le mythe du documentaire ».
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