Lot n° 184

QUENEAU Raymond.2 TAPUSCRITS corrigés dont un en partie autographe, Zazie dans le métro, 1958 ; 289 pages in-4 et 29 pages autographes, et 221 pages in-4. Deux tapuscrits corrigés complets du célèbre roman de Queneau, le premier donnant une...

Estimation : 10000 - 12000
Adjudication : 16 900 €
Description
version primitive avec d'importants développements autographes. Ces deux tapuscrits sont précédés d'une première page de titre portant cette précision chronologique : « Commencé le 17-8-53 à Bidart. Dactylographie des pages 1-220 du mss commencée le 11-11-55. reprise à la page 5 le 22-5-56. reprise à la page 68 le 25-4-57 (le mss étant à la p. 230) ». Ils sont tous deux datés en fin : « Bidart, Sorrente, Neuilly 13 août 1958 - 20 septembre 1958 ». Le roman fut publié chez Gallimard en janvier 1959, remportant très vite un vif succès. Le premier tapuscrit compte 286 pages in-4 (27 x 21 cm) dactylographiées, certaines très corrigées, et 29 pages autographes ajoutées sur feuillets de cahier d'écolier (22 x 17 cm), le tout précédé de 4 ff. non chiffrés, portant le titre et le nom de l'auteur « Timoléon Laverdure », ainsi que l'épigraphe autographe en grec extraite d'Aristote. Ce tapuscrit est abondamment raturé et corrigé : il comporte plus de 700 corrections autographes, à l'encre noire ou au stylo rouge, et plus d'une centaine de lignes biffées; 7 pages ont été rayées et deux presque entièrement réécrites à la main. Les additions sont importantes, dans les interlignes ou dans les marges, ou encore sur les 29 pages insérées dans le tapuscrit, au stylo rouge ou à l'encre noire. C'est sur ce tapuscrit que Queneau met au point le fameux incipit du roman ; la première phrase du tapuscrit était : « Ce que les gens peuvent puer, se dit Gabriel. » ; Queneau biffe le début qu'il remplace par « Doukiputan », qu'il biffe ensuite pour écrire « Doukipudonktan » ; et il corrige la suite : « se demanda Gabriel excédé ». La page 3 est entièrement biffée, et Queneau récrit sur une page de cahier d'écolier l'arrivée de Zazie et son dialogue avec Gabriel ; la première phrase de Zazie : « Je pense que j'ai bien deviné que c'était toi » est biffée et remplacée par « Jsuis Zazie, jparie kté bien mon tonton ». Le premier « Mon cul » de Zazie reçoit deux explications, qui ne seront pas retenues. Etc. Le 2e tapuscrit corrigé compte 218 pages in-4 (27 x 21 cm) chiffrées, précédées de 3 p. non chiffrées avec une page autographe pour l'épigraphe en grec et une page de titre portant le nom et l'adresse à Neuilly de Queneau. On relève près de 700 corrections autographes, avec une vingtaine de lignes ajoutées et plus de 80 lignes biffées. La p. 23 comporte, ajoutée à la main, la fameuse phrase : « Tu causes, tu causes, dit Laverdure, c'est tout ce que tu sais faire ». Des indications typographiques montrent que ce manuscrit a servi pour la composition du livre. Ces deux tapuscrits sont restés inconnus des éditeurs des Romans de Queneau dans la Bibliothèque de la Pléiade. On joint un ensemble autour du film de Louis MALLE d'après Zazie dans le métro (1960) : 7 coupures de presse autour du film ; un programme illustré dépliant du film ; une photo publicitaire ; 2 doubles de lettres dactylographiées de Queneau concernant la cession des droits cinématographiques (24 décembre 1959) ; le brouillon et le manuscrit autographe signé d'un hommage de Queneau à la comédienne Yvonne Clech, interprète de la veuve Mouaque (1 p. in-4 chaque, plus tapuscrit) ; une correspondance adressée à Queneau (9 documents dactylographiés, dont un contrat pour la vente de poupées Zazie, une l.s. de Napoléon Murat pour les Nouvelles Éditions de Films, 2 lettres de Jean Rossignol dont une expliquant pourquoi le producteur Raoul Lévy a écarté René Clément pour réaliser le film).
Partager