Lot n° 185

QUENEAU Raymond.MANUSCRIT autographe, M.N'T.P.D.P.T.N. [Mais n'te promène donc pas toute nue, 1958] ; cahier à couverture jaune de marque Ronsard, 18 pages in-4 (22 x 17 cm) à l'encre noire ; plus 3 tapuscrits. Projet inédit d'adaptation...

Estimation : 1000 - 1200
Adjudication : Invendu
Description
cinématographique de la pièce de Feydeau. Le cahier présente des notes, des ébauches, des bribes de scènes, et des schémas et des tableaux. Le scénario tapuscrit, en 2 exemplaires (14 et 15 pages in-4), présente quelques annotations autographes et des corrections. En 1958, le producteur Carlo Ponti confia à Raymond Queneau l'adaptation cinématographique de la pièce de Georges Feydeau, Mais n'te promène donc pas toute nue. Queneau en transpose l'action à Vienne, après la Seconde Guerre mondial, pour le mariage de Tom, un diplomate américain, et Clarisse Ingek. Dans le cahier, Queneau a d'abord jeté ce canevas : « Ravitza, réfugiée hongroise, a épousé le comte de Lübeck, ambassadeur du Luxembourg à Vienne. R. est une intellectuelle, très ferrée sur la psychanalyse. Mais à chaque fois qu'elle entend l'air du 3ème Homme, elle se met à poil ». Queneau prend des notes sur les habitudes viennoises, les caractères nationaux des diverses troupes d'occupation. On voit se mettre en place l'idée qui va dominer le scénario : « Il y a là une femme en instance de divorce. Elle dit des choses énormes. Les hommes qui sont là croient que ce sont des avances. Elle répond par des gifles. Alors ils ont l'idée de jouer Mais n'te promène donc pas toute nue avec elle. Elle est d'accord. Puis lit la pièce, trouve ça idiot. Dit : c'est démodé. Faisons ça chacun dans un style national différent. Interversion des rôles. Elle ne se mettra à poil que devant celui qu'elle aime ». Puis il définit le caractère des protagonistes, organise la scénographie, pose les questions à régler, écrit des répliques à placer : « T'as vu ça dans les vieux films à la cinémathèque. Maintenant ça se fait plus, mais les gens se marient toujours à la fin. Moi je préfère quand ils crèvent tous » ; il ébauche des scènes en essayant diverses variantes. Toutes ces idées se retrouvent dans le scénario dactylographié final, avec d'autres gags encore, notamment une mémorable scène de repas, où Clarisse fait expliquer chaque plat à l'aubergiste.
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