Description
1946 à 1965. Le recueil Le Chien à la mandoline, publié en 1965 chez Gallimard, rassemble, en les augmentant de poèmes inédits, deux recueils de 1958 : Le Chien à la mandoline, publié par les éditions Temps Mêlés à Verviers, et les Sonnets publiés par les éditions Hautefeuille ; quelques poèmes avaient paru antérieurement dans des revues. Ce recueil marque une étape essentielle dans son écriture poétique, recourant à des formes classiques, comme le sonnet et l'alexandrin, pour en faire jaillir un contenu nouveau, à la fois libre, populaire et féerique. Les règles classiques du vers et du sonnet sont envisagées comme des protocoles pour les formes d'écriture les plus inattendues, absurdes mais aussi d'une extraordinaire fécondité comique. Les Sonnets, publiés la première fois en 1958 (cette première édition n'en contenait que 34), montrent combien Queneau trouva dans cette contrainte formelle, non pas un carcan, mais un espace lui permettant une grande variété de tons, et une étonnante création verbale, mêlant le calembour, l'orthographe phonétique, les jeux de mots, les distorsions et inventions de mots les plus incongrues, utilisant l'argot, des mots obscènes et crus, dans une ivresse verbale qui n'exclut pas le scepticisme et l'angoisse. Plusieurs de ces poèmes furent mis en musique et interprétés par les voix les plus marquantes de la chanson française, de Juliette Gréco à Catherine Sauvage, en passant par les Frères Jacques. Le présent dossier rassemble 92 poèmes autographes sur les 120 du recueil, où cinq d'entre eux n'ont pas été retenus. Sur les 87 poèmes retenus, 45 se rattachent au Chien à la mandoline (sur les 71 que contient cette première partie) et 42 aux Sonnets (sur 49). Cinq sonnets n'ont pas été conservés dans l'édition ; ils ont été publiés dans la section « Sonnets écartés des Sonnets de 1958 » au tome I des Œuvres complètes dans la Bibliothèque de la Pléiade. Citons au hasard le début du seizième sonnet, ici intitulé Cette odeur d'escalier... : « C'est métro c'en est trop oui c'est le politain son odeur d'haricots me monte à la cervelle grâce à lui je pourrai touriste parisien circonvenir Paris d'Auteuil à la Chapelle »... La plupart de ces poèmes présentent des variantes fort nombreuses avec leur version définitive de 1965. Nous renvoyons par un numéro à l'ordre des poèmes dans le recueil de 1965, numéro précédé d'un S pour les Sonnets, et pour les sonnets écartés à l'édition de la Pléiade. * Un cahier d'écolier petit in-4 (22 x 17 cm) à grands carreaux, à couverture rose portant la mention autographe répétée « Poésies », de 20 ff. et contenant 20 sonnets, à l'encre noire, avec certains titres ajoutés au crayon (titres souvent différents de l'édition), très corrigés (plus de 180 ratures, dont de nombreux vers biffés et réécrits). Les cheveux du géologue [S6 La Terre hémoroïsse] « Les esprits qui, sans fer, affrontent les appâts »..., Entre les pavés de la cour de Rome [écartés p. 823 Une petite fleur bleue qui pousse - pourquoi pas ? - du côté de la Gare du Nord] « Aboulez la monnaie, a dit la primevère »..., Le fin du fin [S2 Qui cause ? qui dose ? qui ose ?], Une révolution loupée [S7], Un maître humaniste [écartés p. 826 Les petits chemins que prennent les bûcherons dans la montagne] « Nous irons après toi dans les souches premières »..., Nouvelle découverte des Arabes à Puteaux [S13], Écrit plusieurs semaines avant le couronnement d'Elisabeth II d'Angleterre [S15], Cette odeur d'escalier... [S16 Singulière coïncidence d'une rime et d'un prince], Image tordue, nullement ressemblante d'un Albert [S14], En Avril ne découvre qu'un Soleil [S17], « Pignon sur rue et pignon au cul voilà bien »... [S18 Le temps des oiseaux], Les Sodomites Convertis [S20], Éléments et Principes d'un Idéalisme Solaire [écartés p. 822], « Le crapaud qui venait tous les soirs hululer »... [S19 On connaîtra maintenant les avatars de ce batracien], Mon adolescence immédiatement présente [écartés p. 825], « Après vous après toi après qui en ont-ils »... [S21 Voilà que j'assiste à un grand dîner officiel], « Je ne dormirai plus sous les ombres premières »... [S22 La culture du champignon sur les îlots solitaires], La pharmacie où la légende veut etc. [S23 Il y a dans la rue Saint-Honoré une pharmacie] « Ces pavés de Paris ne sont plus aussi gris »..., « Ce n'était pas une altercation mais enfin »... [S25 Se battre en silence c'est encore le mieux], « Je suis las de nourrir un aigle pour lui-même »... [S26 Prométhée plus ou moins bien enchaîné]. * 8 bifeuillets petit in-4 arrachés d'un cahier d'écolier à grands carreaux (22 x 17 cm), à l'encre noire, contenant 15 poèmes, quelques-uns titrés, comportant une centaine de corrections a