Lot n° 206

QUENEAU RaymondMANUSCRITS autographes sur les MATHÉMATIQUES ; environ 3 500 pages principalement in-4 ; plus des tapuscrits et documents divers ; le tout conservé dans 10 classeurs et 3 boîtes. Très important ensemble de notes et manuscrits, qui...

Estimation : 15000 - 20000
Adjudication : Invendu
Description
témoignent de la passion de Queneau pour le calcul et les mathématiques, tout au long de sa vie. Nous ne pouvons donner ici qu'un aperçu sommaire de ce monumental ensemble. On sait que toute sa vie Raymond Queneau se passionna pour les mathématiques. C'est avec une véritable gourmandise qu'il se plongeait dans les calculs les plus savants, ce dont témoigne sa dignité de membre d'honneur de la « Confrérie des dégustateurs de nombres » créée par son complice François Le Lionnais. Également membre de la plus sérieuse Société mathématique de France depuis 1948, et de l'American Mathematical Society, il fut en relation épistolaire avec les plus grands mathématiciens, comme en attestent notamment ici les lettres du grand logicien Georg KREISEL. Et c'est André Lichnerowicz qui présenta à l'Académie des Sciences la note de Queneau Sur les suites s-additives. Ses travaux dans le domaine mathématique ne constituent pas une activité parallèle à son œuvre littéraire. Les deux, au contraire, sont étroitement imbriqués, comme l'indique la présence de calculs au dos de manuscrits de poèmes ou de dactylographies de romans. Sans même parler de la création de l'Oulipo, dont le but déclaré est d'appliquer aux textes littéraires des contraintes mathématiques, l'étude des manuscrits de Queneau montre que, dès le début, ses romans et ses poèmes reposent sur des structures mathématiques cachées. Mais Raymond Queneau fut aussi un mathématicien « pur », pouvant passer des heures à couvrir des feuillets de calculs et d'équations. L'une de ses contributions les plus originales tient dans ses recherches sur les « suites additives » : on ne peut qu'être saisi par le caractère vertigineux de ces suites de nombres. Il se fi t également historien des mathématiques, et l'on a ici son texte le plus long dans cette discipline avec le manuscrit de son étude consacrée à David HILBERT (1862-1943). Si Raymond Queneau ne fut pas lui-même un mathématicien professionnel, il était capable de soutenir l'échange avec les plus grands esprits dans ce domaine. C'est, après Descartes, le seul écrivain à avoir intégré les éléments mathématiques dans une œuvre littéraire. À ses yeux, il n'y avait aucune opposition entre les deux domaines. « La science entière, sous sa forme achevée, se présentera et comme une technique et comme un jeu, c'est-à-dire tout simplement comme se présente l'autre activité humaine : l'art ». À cet égard, les documents rassemblés dans cet ensemble constituent un élément capital pour la compréhension de son œuvre et de sa personnalité. A. Apprentissage. 9 cahiers d'écolier plus des feuillets épars (environ 500 p.) : « Algèbre supérieure », « Mathématiques », « Section D Logic of relations », « Part III Cardinal Arthmetic », « Racines et puissances. Représentations graphiques etc. », « Théorie des jeux ». Ces cahiers témoignent de l'assiduité avec laquelle Queneau s'est penché sur les études algébriques et mathématiques. Certains sont de véritables petits manuels confectionnés par l'écrivain, qui en a dressé la table des matières. Ses lectures sont impressionnantes. On trouve aussi bien des notes tirées d'ouvrages de mathématiciens du début du siècle qu'une synthèse très poussée des Principes de logistique de Robert Feys, ou des pages entières en anglais, d'après un ouvrage de logique. Toutes ces pages que Raymond Queneau a conservées sa vie durant constituent le socle théorique à partir duquel vont se développer ses propres recherches. B. Les suites. Important ensemble d'environ 1 500 pages des recherches et calculs de Queneau sur la théorie des nombres, principalement sur « les suites s-additives ». On compte un millier de feuilles de calculs et de suites de nombres, qui se déploient parfois en tableaux sur quatre pages collées bout à bout, explorant diverses données : « ?=0, n=4 » (13 p.), « s=1, u=2 » (14 p.), « s=1, u=2 » (17 p.), « U=2v+3 » (30 p.), « s=0, u=2 » (36 p.), etc., ou « Fonctions génératrices », « Suites naturelles », « Énumération », « Densité », « 1er terme perturbé », « Résultats avancés », etc. Certains de ces calculs sont faits au dos de feuillets des tapuscrits des Fleurs bleues ou de Courir les rues, d'autres notés au dos de cartons d'invitation. On remarque, outre divers brouillons, au moins quatre versions successives de la note à l'Académie des Sciences, dont une intitulée « Propriétés élémentaires des suites s-additives. Exposé de 1966 », et 9 exemplaires du tiré à part du compte rendu du 6 mai 1968 dont un avec corrections autographes. Ce compte rendu de deux pages synthétise un exposé d'une quarantaine de pages, présenté à l'Académie des Sciences le 29 avril 1968, comme le montrent les manuscrits autogr
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