Lot n° 233
Sélection Bibliorare

MOZART Wolfgang Amadeus — (1756-1791). — MANUSCRIT MUSICAL autographe pour Le Nozze di Figaro, [1785] ; 2 pages oblong in-4 (env. 22 x 31,5 cm).

Estimation : 200 000 - 250 000 €
Adjudication : Invendu
Description
Précieuse esquisse d’une version primitive de la conclusion du premier air de Figaro dans Le Nozze di Figaro.

Cette feuille, longtemps introuvable, est notée à l’encre brune sur un papier oblong à 12 portées (filigrane Tyson Wasserzeichen n° 79). Elle a été retirée par Mozart du manuscrit des Nozze (Deutsche Staatsbibliothek, Berlin) et remplacée par les pages 61-64 (voir NMA II/5/16/1 Kritische Berichte p. 39). Au recto, sur 9 portées, le final de la « Cavatina » (N° 3) à la scène 2 de l’acte I de la partition, l’air de Figaro : « Se vuol ballare, Signor Contino » (S’il veut danser Monsieur le petit Comte).

La feuille présente les 3 dernières mesures de l’air de Figaro, sur les paroles :
« le suonero. Si, le suonero » (je lui jouerai [de la guitare]), avec accompagnement des premiers et seconds violons, des altos, des cors, et de la basse ; ces mesures sont suivies d’une ritournelle conclusive orchestrale de 8 mesures, marquée Presto, non orchestrée : Mozart n’en a noté que le thème au 1er violon et la basse.
La notation ne comporte que peu de différences avec la partition finale. Cette version a été éditée dans la Neue Mozart Ausgabe II/5/16, (p. 628, III, Skizzen, Entwürfe und Fragmente, « Entwurf zum Scluß von No. 3 »)

Au verso, Mozart a réutilisé ensuite ce feuillet pour noter à l’encre brune les esquisses de deux chansons écossaises avec le titre « Arie scocesi ». La première, en mi mineur, 4/4, compte 16 mesures, avec uniquement la ligne vocale soulignée par l’ajout de sixtes. La voix de basse qui, comme l’indique la présence de la clé, était prévue, n’a pas été écrite ; il s’agit de la chanson Rosline Castle parue initialement sous le titre House of Glams à Londres en 1746 dans l’ouvrage de William McGibbon, A Collection of Scots Tunes et reprise ensuite dans plusieurs autres collections avant la mort de Mozart. Au-dessous, sur un système de deux portées, la transcription pour piano d’une chanson en mi bémol, à 3/4, comptant 18 mesures dont 4 ont été biffées et récrites au-dessous), la voix basse ayant manifestement été librement réalisée par Mozart. Il s’agit du chant Queen Mary’s Lamentation, paru initialement à Londres en 1788 dans le recueil Calliope, or the Musical Miscellany de C. Elliot et T. Kay. La version dont s’est inspiré Mozart n’a pas été identifiée, le thème mozartien différant légèrement de la version de Calliope. Ces airs écossais, mis à la mode par Haydn, ont vraisemblablement été notés par Mozart pour servir de base à quelques séries de variations ou d’improvisations (d’après
E.A. Ballin, NMA III, 8, Kritische Berichte, p. 42 ; voir aussi Ulrich Konrad, Mozarts Schaffenweise, Göttingen 1992, p. 255, skb 1785τ).

En haut de la première page, on peut lire un numéro « II » noté au crayon bleu par l’éditeur musical Carl August André (1806- 1887), référence à la numérotation d’une série de fragments autographes concernant Le Nozze di Figaro et provenant de son père (voir U. Leisinger, NMA II/5/16, Kritische Berichte, p. 62-63).

— Provenance :
- Johann Anton André ; son fils Carl August André ;
- coll. André Erben ; sa vente par Léo Liepmannssohn (Berlin, 12 octobre 1929) ; coll.Dziatzko (ou Dziadzko ?), Wriezen ;
- vente J.A. Stargardt, Berlin 16-17 avril 2013, n° 717.
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