Lot n° 281

GOUNOD Charles. — 4 MANUSCRITS MUSICAUX autographes signés « Ch. Gounod », [1872] ; 44 pages oblong in-4 (18 x 27 cm).

Estimation : 1 500 - 2 000 €
Adjudication : 3 200 €
Description
Chœurs publiés dans les deux séries des Six New Part-Songs éditées par Goddard & Co en 1872. [Condé p. 863-868].

─ Première série.
Nos 1, 2 et 6, dédiés à la Royal Albert Hall Choral Society. Chacun des trois manuscrits, à l’encre brune sur des feuillets oblongs à 12 lignes (moitié de feuillets Lard- Esnault in-fol. coupés), est précédé d’une page de titre signée « Ch. Gounod », portant en tête le titre général et la dédicace :
« Six Part-Songs. (Dedicated to the R. Albert Hall Choral Society) of 1872 » ; ils ont servi pour la gravure de l’édition.

– 1. Omnipotent Lord, a Sacred Part-Song [CG 275], sur des paroles de James Mason, pour 4 voix mixtes (les pupitres de ténors et basses divisés, soit six voix) et orgue. Titre et 11 pages. En fa majeur à 3/2. On joint l’édition.

– 2. Little Celandine, a Part-Song, sur un poème de William Wordsworth : « Pansies, lilies »… [CG 402a], pour 4/6 voix et piano. Titre et 15 pages. Allegretto, en ré majeur à 2/4 ; c’est l’adaptation pour chœur d’un duo (voir Condé p. 688).
– 6. Take me, Mother Earth, a Part- Song [CG 279], sur un poème d’Anna Brownell Jameson, pour 4/6 voix et piano. Titre et 9 pages. En ré mineur, à 3/4, « sans doute le chef-d’œuvre de ce recueil. Pathétique, l’expression, tout en retenue, n’est jamais forcée. C’est l’aspiration à un sommeil sans réveil au terme d’une existence de peines et de joies » (G Condé).

─ Deuxième série.
– [N° 6]. Le Loup et l’Agneau (fable de La Fontaine). Chœur pour voix d’hommes : « Un agneau se désaltérait »… [CG 284], signé sur la page de titre et daté « Spa 21 août /72 ». Titre et 7 pages oblong in-4 (en partie découpées pour la gravure et recollées au papier gommé). La page de titre porte la dédicace :
« Aux Mélomanes de Gand ». Le chœur est écrit pour 4 voix d’hommes. Il a été composé sur le texte français ; Gounod a ensuite ajouté pour l’édition la traduction anglaise sous la partie de 2des Basses ; il a également ajouté, au crayon, un accompagnement de piano, dans l’intervalle entre les deux systèmes de portées et sur des collettes ajoutées au bas des feuillets. [Voir l’excellent commentaire de Gérard Condé (Condé, p. 841-842)].
— On joint
- le manuscrit autographe d’Un tems était, Chanson de Baïf sous Henri III, arrangée pour 4 voix mixtes (titre et 1 p. in-fol.) ;
plus
- 4 pages de titre de chansons.

Les manuscrits, pour chant et piano, sont écrits à l’encre noire sur papier à 24 lignes ; ils sont tous précédés d’une page de titre signée (que nous ne compterons pas ci-dessous). Ils ont servi pour la gravure de l’édition originale chez Duff & Stewart, reprise ensuite par Ricordi (puis en français chez H. Lemoine, avec des textes français de Jules Barbier). Une treizième mélodie [n° XIII] est restée inachevée, et Gounod a renoncé à mettre en musique un épilogue.
• Biondina (Prologo) : « Da qualche tempo »…, Allegretto à 6/8 en fa majeur (2 p.). Entête de la page de titre, Gounod a inscrit à l’encre violette cette dédicace : « À ma chère Mimi
– (à son retour de Jeanne d’Arc) 10 9bre /73. Tavistock House. Ch. Gounod ».
• Biondina. Canzonetta : « Biondina bella »…, Allegretto en ut à 6/8 (3 p. ; plus 1 feuillet de la première esquisse au crayon, avec au verso celle de The Better Land ; et une page à l’encre d’une première version de l’accompagnement).
Sotto un cappello rosa. Mélodie : « Jer l’ho scontrata »…, Allegretto en mi bémol majeur à 6/8 (2 p.).
N° 3 [Io mi senti morire biffé] « Le labbra ella compose »…, Moderato (un poco agitato) en ut à 3/4 (2 p.).
N° 4. [A te ho dato il core biffé] « E stati alquanto »…, Andantino en sol à 3/4 (2 p.). N° 5. « Ho messo nuove corde al mandolino »…, Allegretto en mi majeur à 6/8 (2 p.).
N° 6. « Se come io son poeta »…, Maestoso pomposo en la majeur à 3/4 (3 p.).
N° 7. « Siam’ iti l’altro giorno »…, Allegretto
en fa à 4/4 (2 p.).
N° 8. « E le campane hanno suonato »…, Allegretto en ré à 2/4 (3 p., signée en fin et datée « Tavistock House Londres 7 Janv. 1873 »).
N° 9. « Ell’ è malata »…, Allegro agitato en sol mineur à 4/4 (3 p.).
N° 10. « Jer fù mandata »…, Andantino en ut mineur à 6/8 (3 p.).
N° XI. « L’ho compagnata fino al Campo- Santo »…, Andante (Tempo di marcia funebre) en sol mineur à 4/4 (3 p.).
N° XII. « Ho sempre nell’ orecchio »… en ré mineur à 4/4 ; seules les 20 mesures de piano ont été écrites.
— On joint :
•A.
– Le manuscrit autographe signé de Giuseppe ZAFFIRA (11 ff. in-4 ou in-fol.), annoté par Gounod : coupe des vers, notes écrites sur les mots du poème, tonalités, etc., et la traduction française d’un poème.
– Manuscrit autographe par GOUNOD de sa traduction française de 3 poèmes de Biondina ; au dos de la traduction de la Canzonetta, il a inscrit la version française de The Better Land, Le Pays bienheureux (4
p. in-8).
– Brouillon autographe par Gounod d’une présentation de Biondina (2 p. in-4).
– Poème autographe signé de Gounod À Georgina Weldon, lui dédiant Biondina : « Un Poëte a caché, sous ce nom de Biondine,
/ Le secret où son cœur vivait réfugié »…
•B.
L’édition italienne (R. Stabilimento Ricordi, Milano, Londra ; petit in-4, reliure chagrin brun usagée, plats détachés, mouillures), exemplaire de Georgina WELDON portant sa signature sur la couverture illustrée ; sur la page de titre, envoi a.s. : « Georgina Weldon from Ch. Gounod » ; sur la page portant la dédicace imprimée « A Georgina Weldon », Gounod a inscrit 8 vers au crayon, repassés ensuite à l’encre par G. Weldon : « Je ne te donne point, je te rends Biondina, / Un joyau du trésor que ton cœur me donna / Quand vers l’artiste ingrat et son œuvre infidèle / La gloire réfléchit les rayons du modèle / La beauté planait seule au dessus du pavois / Traduite par tes traits, par ton âme et ta voix / Dédaigne redresser les rayons fourvoyés : / Mais accepte ceux-ci que je t’ai renvoyés ».
G. Weldon a inscrit de sa main sur la partition les paroles françaises et anglaises, ainsi que quelques corrections. Sur les gardes finales, elle a copié deux poèmes : Woman’s Love, et L’Araignée contemporaine, fable satirique dédiée à Gounod (avec le texte anglais impr. collé en regard The Spider of the period).
C. L’édition française (Paris, Henry Lemoine), en mauvais état, exemplaire de Fernand COROT avec son cachet sur la couverture.
Discographie : Anthony Rolfe Johnson, Graham Johnson (Hyperion, 1993).
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