Description
Cycle de douze mélodies en italien, inspiré par Georgina Weldon et à elle dédié.
Cet unique cycle de mélodies, ou roman musical en 12 chapitres, Biondina [CG 339- 350], « A Musical Novel in Twelve Chapters » (édition anglaise) ou « Poemetto lirico » (éd. italienne), fut commencé en mars 1872, et achevé en janvier 1873. Gounod a mis en musique une suite de poèmes en italien de Giuseppe ZAFFIRA, le traducteur italien du livret de Roméo et Juliette ; Gounod y a transposé en musique son amour pour Georgina WELDON. « L’histoire est celle d’un poète épris de sa voisine, blonde et orpheline ; il l’épouse mais la mort la lui arrache bientôt. Au-delà de l’intérêt intrinsèque des mélodies, la courbe générale (qui n’est pas facile à maîtriser) fait la valeur de l’ensemble ; il faut éviter tout autant la grâce extérieure de la romance italienne que la religiosité doucereuse de l’expression poétique. Gounod a rassemblé là, sans qu’il y paraisse, toutes les facettes de son art, dont chaque numéro présente un aspect. Le plan tonal procède du même esprit de variété que celui de ses cantates ou de ses opéras ; les rares retours de motifs ne sauraient suffire à créer un sentiment d’unité qu’il faut plutôt chercher dans le ton, dans la couleur italienne » (G. Condé, voir sa remarquable analyse du cycle, p. 647-650).
Les manuscrits, pour chant et piano, sont écrits à l’encre noire sur papier à 24 lignes ; ils sont tous précédés d’une page de titre signée (que nous ne compterons pas ci-dessous). Ils ont servi pour la gravure de l’édition originale chez Duff & Stewart, reprise ensuite par Ricordi (puis en français chez H. Lemoine, avec des textes français de Jules Barbier).
Une treizième mélodie [n° XIII] est restée inachevée, et Gounod a renoncé à mettre en musique un épilogue.
•Biondina (Prologo) : « Da qualche tempo »…, Allegretto à 6/8 en fa majeur (2 p.). Entête de la page de titre, Gounod a inscrit à l’encre violette cette dédicace : « À ma chère Mimi
– (à son retour de Jeanne d’Arc) 10 9bre /73. Tavistock House. Ch. Gounod ».
• Biondina. Canzonetta : « Biondina bella »…, Allegretto en ut à 6/8 (3 p. ; plus 1 feuillet de la première esquisse au crayon, avec au verso celle de The Better Land ; et une page à l’encre d’une première version de l’accompagnement).
Sotto un cappello rosa. Mélodie : « Jer l’ho scontrata »…, Allegretto en mi bémol majeur à 6/8 (2 p.).
N° 3 [Io mi senti morire biffé] « Le labbra ella compose »…, Moderato (un poco agitato) en ut à 3/4 (2 p.).
N° 4. [A te ho dato il core biffé] « E stati alquanto »…, Andantino en sol à 3/4 (2 p.). N° 5. « Ho messo nuove corde al mandolino »…, Allegretto en mi majeur à 6/8 (2 p.).
N° 6. « Se come io son poeta »…, Maestoso pomposo en la majeur à 3/4 (3 p.).
N° 7. « Siam’ iti l’altro giorno »…, Allegretto
en fa à 4/4 (2 p.).
N° 8. « E le campane hanno suonato »…, Allegretto en ré à 2/4 (3 p., signée en fin et datée « Tavistock House Londres 7 Janv. 1873 »).
N° 9. « Ell’ è malata »…, Allegro agitato en sol mineur à 4/4 (3 p.).
N° 10. « Jer fù mandata »…, Andantino en ut mineur à 6/8 (3 p.).
N° XI. « L’ho compagnata fino al Campo- Santo »…, Andante (Tempo di marcia funebre) en sol mineur à 4/4 (3 p.).
N° XII. « Ho sempre nell’ orecchio »… en ré mineur à 4/4 ; seules les 20 mesures de piano ont été écrites.
— On joint :
• A.
– Le manuscrit autographe signé de Giuseppe ZAFFIRA (11 ff. in-4 ou in-fol.), annoté par Gounod : coupe des vers, notes écrites sur les mots du poème, tonalités, etc., et la traduction française d’un poème.
– Manuscrit autographe par GOUNOD de sa traduction française de 3 poèmes de Biondina ; au dos de la traduction de la Canzonetta, il a inscrit la version française de The Better Land, Le Pays bienheureux (4
p. in-8). – Brouillon autographe par Gounod d’une présentation de Biondina (2 p. in-4).
– Poème autographe signé de Gounod À Georgina Weldon, lui dédiant Biondina : « Un Poëte a caché, sous ce nom de Biondine,
/ Le secret où son cœur vivait réfugié »…
• B.
L’édition italienne (R. Stabilimento Ricordi, Milano, Londra ; petit in-4, reliure chagrin brun usagée, plats détachés, mouillures), exemplaire de Georgina WELDON portant sa signature sur la couverture illustrée ; sur la page de titre, envoi a.s. : « Georgina Weldon from Ch. Gounod » ; sur la page portant la dédicace imprimée « A Georgina Weldon », Gounod a inscrit 8 vers au crayon, repassés ensuite à l’encre par G. Weldon : « Je ne te donne point, je te rends Biondina, / Un joyau du trésor que ton cœur me donna / Quand vers l’artiste ingrat et son œuvre infidèle / La gloire réfléchit les rayons du modèle / La beauté planait seule au dessus du pavois / Traduite par tes traits, par ton âme et ta voix / Dédaigne redresser les rayons fourvoyés : / Mais accepte ceux-ci que je t’ai renvoyés ».
G. Weldon a inscrit de sa main sur la partition les paroles françaises et anglaises, ainsi que quelques corrections. Sur les gardes finales, elle a copié deux poèmes : Woman’s Love, et L’Araignée contemporaine, fable satirique dédiée à Gounod (avec le texte anglais impr. collé en regard The Spider of the period).
• C.
L’édition française (Paris, Henry Lemoine), en mauvais état, exemplaire de Fernand COROT avec son cachet sur la couverture.
— Discographie :
- Anthony Rolfe Johnson, Graham Johnson (Hyperion, 1993).