Lot n° 160

Ferdinand comte de Marcin (1656-1706) maréchal de France. L.S., au camp de Luzzara 31 août 1702, au marquis d’Avaray, avec manuscrit joint, Relation de M. le duc de Vandosme de l’affaire qui se passa le 15 aoust 1702 ; 10 pages in-4 et cahier de 7

Estimation : 800/1.000
Adjudication : Invendu
Description
pages in-fol. liées d’un ruban bleu. lOngue lettre au Maréchal De caMP Qui le reMPlaçait Dans sOn cOMManDeMent à naPles, PenDant Quil cOMBattait les autrichiens en éMilie- rOMagne (guerre De successiOn D’esPagne). Il commence par répondre à diverses questions touchant au gouvernement de Naples, son vice-roi espagnol, la garde de l’arsenal, le logement des officiers et troupes espagnols, la remonte en Sicile, etc., et il l’approuve de n’avoir pas accepté de faire passer un bataillon français dans l’Adriatique aux ordres du chevalier de Fourbin, « le Roy notre maistre nous ayant envoyé pour la sureté et pour la conservation du Royaume, et particulierement de la Ville de Naples, qui emporte celle du Royaume »… Il se félicite du départ de la religieuse sœur du prince de Machia, esprit dangereux et amie intime du cardinal Grimani, et lui adresse la Relation du duc de Vendôme de la bataille du 15. « Nous faisons presentement le siege de Guastalla par un camp detaché de cette armée que M. de Vaubecourt commande avec quatre Marechaux de Camp sous luy, à la teste desquels est notre ami M. de Villepion […]. J’espere que le siege fini, il viendra nous rejoindre. Autant que nous avons pû juger de cette place, en l’allant reconnoistre avec M. de Vandosme, il ne sera ni long ni difficile. La tranchée se doit ouvrir ce soir. La prise de cette ville nous est tres importante, et ne nous sera pas moins utile pour le reste de la campagne que pour les quartiers d’hiver. Vous sçavez que nous sommes maistres des villes et des citadelles de Modene et de Regio, dans lesquelles nous avons garnison. Borsello est doresnavant hors d’estat d’estre secouru par les ennemis, de sorte qu’il ne leur reste en Italie que la Mirandola et Borgo-forte, et s’ils sont obligez de decamper plustost que nous, et de passer la Sechia, ils abandonnent en mesme tems cette derniere place, car il n’y a pas d’aparence qu’ils se hazardent à passer le Pò devant nous sur un unique pont qu’ils y ont, nos armées estant trop voisines l’une de l’autre, n’y ayant pas de notre gauche à leur droite la portée du mousquet. Notre gauche est au bord du Pò ; Luzzara, qui est le quartier du Roy, est derriere nos deux lignes, à peu prez dans le centre, et notre droite s’estend à un chasteau, nommé la Tomba, qui apartient au marquis de Gonzaga, et passe par delà. La droite des ennemis est aussi au Pò, et leur gauche, qui ne s’estant pas jusques à Suzzara, l’a devant elle, et passe derriere le grand chemin qui va de Luzzara & Borgoforte, tirant vers le Zero »… La Relation du duc de venDôMe jointe à cette lettre raconte la situation et le déroulement du combat de Luzzara, le 15 août 1702, entre les troupes autrichiennes du Prince Eugène et les armées françaises et espagnoles commandées par Vendôme et Philippe V d’Espagne, petit-fils de Louis XIV : précisions sur les mouvements des régiments engagés, les officiers généraux qui se sont distingués, les pertes ; éloge de la hardiesse et du sang-froid du jeune roi : « j’auray doresnavant encore plus d’attention pour sa personne que je n’en avois »…
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