Lot n° 141

[Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918)]. Manuscrit autographe par Jacqueline APOLLINAIRE (1891-1967), Casanova ; cahier d’écolier petit in-4 à couverture rose d’environ 51 pages. Manuscrit complet, copié par sa femme, du Casanova...

Estimation : 1200 - 1500
Adjudication : Invendu
Description
d’Apollinaire.
Le manuscrit, écrit sur le recto des pages du cahier, comporte des corrections et des ajouts, parfois importants, sur la partie gauche ; il présente quelques passages biffés et quelques découpures, avec des variantes et des changements par rapport à l’édition, et aussi quelques différences (dans l’ordre de certains passages) avec le manuscrit autographe conservé à la Bnf.
Avec Casanova, « comédie parodique » écrite en 1917-1918, Apollinaire aborde le genre de l’opéra bouffe. La musique devait être composée par Henry Defosse, chef d’orchestre aux Ballets russes.
Dans sa préface à l’édition originale de Casanova (Gallimard, 1952), Robert Mallet précise qu’Apollinaire avait formé le projet d’écrire un texte qui « serait réellement la matière d’une œuvre musicale. L’idée lui en était venue chez Picasso où il rencontrait des danseurs et les musiciens des Ballets Russes […]. Il envisageait des divertissements chorégraphiques qui s’adapteraient à des scènes comiquement lyriques […]. Il se mit à écrire un dialogue de comédie italienne dont le titre fut Casanova. […]. Il n’acheva le troisième acte que le 5 août 1918 à “Kervoyal”, la villa qu’il avait alors louée dans le Morbihan. Sa mort, quelques semaines plus tard, fit se refermer sur son œuvre à peine signée des cartons d’où Mme Apollinaire vient de l’extraire ».
On remarque notamment la suppression des passages parlés, en prose ; ainsi, au début de la scène IV, le monologue de la Marquise, dont nous citerons le début : « Dire que jusqu’ici on m’a toujours fait la cour. Je n’ai jamais cédé. C’est là ma politique, ne rien céder mais tout se laisser prendre, et me voilà prise moi-même, un jouvenceau, un comédien, que dis-je un Adonis. La beauté dans un homme le fait roi de nos cœurs »…
On joint un jeu d’épreuves (56 p.) dont le début seul (5 p.) est corrigé, daté 22 mars 1951 ; l’édition originale (Gallimard, 1952), un des 100 exemplaires hors commerce (n° 1691), broché, avec prière d’insérer.
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