Lot n° 168

Jean COCTEAU. Manuscrit autographe signé, Excentricités ; 5 pages et demie in-fol., sur ff. de papier calque arrachés d’un cahier à spirales. Sur la mode et ses audaces, avec ratures et corrections
« Les véritables excentricités […]...

Estimation : 500 - 700
Adjudication : Invendu
Description
sortent presque toujours d’une infirmité qui se cache ou d’une faiblesse qui s’accuse ». Il donne des exemples : l’impératrice Eugénie, enceinte, « invente la crinoline », l’impératrice Elizabeth lance l’éventail pour cacher une dentition en désordre, « les manches à gigot donnent le change sur des épaules osseuses […] Byron et son pied-bot profitent du pantalon à sous-pied […] César, chauve, se coiffe de lauriers. […] Et que dire des perruques gigantesques, des étoffes d’or et des jabots de dentelle qui recouvrent les misères royales »… D’autres excentricités ont d’autres motifs : la cherté de la poudre oblige Brummel à la supprimer et « force le prince de Galles à garder intacte la couleur de ses cheveux. Un autre prince de Galles retrousse le bas de son pantalon pour éviter la boue du paddock ». Du reste « notre morne pantalon long était l’apanage des femmes orientales. Les hommes portaient la tunique ou la robe ». Cocteau préfère les femmes « dites ridicules et vivant leur rêve […] au bon goût qui consiste à s’imiter les uns les autres. […] La mode nous émeut parce qu’elle est condamnée d’avance et qu’elle doit mourir jeune. C’est ce qui rend sa démarche si insolente et si triste »…
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