Lot n° 264

Jehan RICTUS. L.A.S., Paris 11 juin 1919, à Paul Fort ; 4 pages in-8. Belle lettre sur le recueil de Paul Fort Les Enchanteurs, qu’il vient de recevoir juste avant son départ pour Bruxelles, « avec son amicale dédicace et même plus...

Estimation : 300 - 400
Adjudication : 384 €
Description
qu’amicale ». Il veut lui dire ce qu’il en pense, accusant le manque de courtoisie qui règne dans les relations littéraires, et reprochant aux « zigoteaux » qui reçoivent un livre sans y répondre d’en faire « un caillou jeté dans un puits sans fonds et sans écho ». Quant à lui, il a toujours répondu, « même à de minimes envois de plaquettes, la plupart du temps sans valeur ». Puis il parle des poèmes de Paul Fort qui lui semblent « plus condensés et plus rarement choisis que d’habitude. Ou du moins ils ont une unité plus accentuée que dans les autres volumes ». Il cite les parties qu’il a aimées et compare Paul Fort « à l’Abeille du Printemps qui en dépit de la canonnade s’en va faire sa collecte dans les fleurs chaque jour, quoi qu’il arrive. Tes poèmes donnent l’impression d’être pétris avec le suc des fleurs, leurs divers coloris, leurs parfums ; c’est de la crème fouettée, des œufs à la neige, un tas de choses douces tellement sucrées à nos estomacs de Brutes ! [...] on y retrouve l’ivresse des choses, des oiseaux, des insectes, des arbres et des herbes », etc. Il le salue : « Au revoir, grosse abeille »...
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