Lot n° 275

Donatien Alphonse François, Marquis de SADE (1740-1814). L.A., 3 septembre [1791], à son régisseur François Ripert, à Mazan ; 4 pages in-4, enveloppe. Longue lettre d’affaires, où Sade invoque son rôle dans la prise de la Bastille et la...

Estimation : 2000 - 2500
Adjudication : 2 816 €
Description
Révolution.
« J’ai parfaitement senti, mon cher Ripert, tout ce que vous avés fait pour moi dans les circonstances cruelles ou vous vous etes trouvé. Votre resistance a payer les contributions exigées par les gens nullement fondés pour exiger pareille chose est fort belle, et j’ai bien reconnu votre amitié pour moi a ce trait ». Il l’exhorte à garder la même conduite. Il avait été irrité d’apprendre que Ripert participait à « la reconstruction des murs de la ville », mais sa lettre l’a rassuré. Il lui prescrit, « dans le cas ou la municipalité voulut essayer de me contraindre sur cela, de ceder a la force si je ne pouvois faire autrement, mais de déclarer, de signifier, de publier, d’imprimer, d’afficher que cest a mon corps défendant, que cest parce quon use de violence envers moi, et que je me reserve mon recours contre ladite municipalité aussitot que les authorités souveraines telles quelles soient auront prononcé sur un cas, que je porte moi-même des l’instant a leurs tribunaux. […] vous devés soutenir mes droits ». Il s’oppose formellement à cette réparation. « Je vous prie dans tous les cas de faire payer a la municipalité le degat fait dans mon château, il me semble qu’on n’aurait pas du y loger 500 hommes, cette maison n’est pas asses grande pour loger tant de monde. […] voila qui légitime encor bien mieux mes plaintes contre votre municipalité. Il me semble en un mot que si tous ces gens la reflechissaient que cest en partie à moi quest du la demolition de la Bastille et la revolution parisienne, chose quil m’est bien facile de prouver sans doute, que si dis-je ils y reflechissaient ils me traiteraient avec plus de douceur ». Il veut remercier le fils Ripert d’avoir si bien défendu ses intérêts. Il paie ses impôts à Paris : « consequemment je ne puis, ni ne veux, ni ne dois payer dans lle Comtat, qu’ils me pillent, qu’ils me volent, s’ils le veulent mais ce sera toujours à mon corps défendant »… Enfin, il refuse catégoriquement la diminution demandée par Ripert sur sa ferme ; il en jouit depuis 25 ans sans la moindre augmentation. Il se plaint de la mauvaise conduite de son fermier de Saumane : « c’est un scelerat »… Etc.
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