Lot n° 26

MAC MAHON (Maréchal de) — Ensemble de 9 lettres autographes signées couvrant l’année 1877.

Estimation : 2000 - 3000
Adjudication : Invendu
Description
Réunion de 9 lettres autographes signées du Maréchal à la Maréchale, écrites entre juillet et octobre 1877. L’année 1877 est marquée par la crise du 16 mai, opposant le Maréchal-Président à la Chambre des députés à majorité républicaine (menée par Léon Gambetta) et les élections du 14 octobre, remportées par la gauche.
– 1 LAS, 30 juillet 1877, Paris, en-tête « Présidence de la République », évoquant l’accueil chaleureux des citoyens pendant l’un de ses déplacements : « plusieurs de ces braves gens ont voulu me serrer la main. »
– 1 LAS, 18 août 1877, Cherbourg, en-tête « Présidence de la République », détaillant sa tournée en Normandie : « la population est très sympathique – malgré cela je ne serai pas fâché d’en finir – ces discours même les plus importants (?) sont toujours on ne peut plus ennuyeux ».
– 1 LAS, 29 août 1877, Paris, en-tête « Présidence de la République », évoquant notamment Léon Gambetta et les élections d’octobre 1877.
– 1 LAS, 30 août 1877, Paris, en-tête « Présidence de la République », à propos du procès intenté contre Léon Gambetta suite à son « discours de Lille » du 15 août 1877, dans lequel il sommait Mac Mahon de « se soumettre ou se démettre » : « Gambetta ne peut être jugé à Lille mais il le sera à Paris. » Ce jugement, rendu en septembre 1877, est emblématique d’une justice politique, le tribunal ayant retenu une appréciation particulièrement extensive de l’offense afin de condamner Gambetta.
— 2 LAS, 11 et 12 septembre 1877, Bordeaux, en-tête « Préfecture de la Gironde — Cabinet du préfet », racontant un déplacement dans la région : « à Bordeaux j’ai été reçu personnellement avec grande sympathie : [] plus de 100 000 âmes étaient dans les rues (?). » Il détaille un incident cocasse : « au moment où le train se mettait en marche pour revenir, un individu s’est mis à crie[r] Vive Gambetta — Carayon (?) qui était dans le même salon que moi s’est jetté [sic] à la fenêtre en criant arrêtez-le arrêtez-le. » Enveloppe jointe pour la lettre du 11 septembre.
— 1 LAS, 17 septembre 1877, Paris, en-tête « Présidence de la République », faisant part de sa lassitude à parcourir le pays : « Enfin me voilà revenu, ma chère petite femme, j’en suis enchanté (?), j’étais ennuyé de toutes ces réceptions (?), de tous ces discours. »
— 1 LAS, 27 septembre 1877, Paris, en-tête « Présidence de la République », commentant le contexte politique à l’approche des élections : « nous sommes dans ce moment dans un état de crises. » Il poursuit : « Fourtou [son ministre de l’intérieur] [] espère avoir la majorité à la chambre des députés. »
— 1 LAS, 3 octobre 1877, Paris, en-tête « Présidence de la République » : « Je ne sais vraiment, ma chère petite femme, pourquoi tu me demandes de te rassurer – il n’a jamais été et il ne pourrait depuis le 16 mai être question de revenir au centre gauche. » Le 16 mai, le Président du Conseil Jules Simon démissionne suite à une lettre de Mac Mahon, qui confie au Duc de Broglie la constitution d’un gouvernement conservateur.
Bibliographie :
Élysée, Les anciens présidents de la République, Patrice de Mac Mahon, 2021. https://www.elysee.fr/patrice-de-mac-mahon
Olivier Beaud, La République injuriée: Histoire des offenses au chef de l’État de la IIIe à la Ve République, Presses Universitaires de France, 2019.
Légères marques de pliure. Quelques taches et décharges d’encre sur certaines lettres.
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