Lot n° 64
Sélection Bibliorare

CARPEAUX Jean-Baptiste (1827 - 1875) — 25 L.A.S. «JB Carpeaux» ou «Bte Carpeaux», 1870 - 1873, à son ami MAHEUX ; 110 pages in-8 et 6 pages in-12, enveloppe. ♦ Importante et très intéressante correspondance sur la guerre de 1870, sa vie en...

Estimation : 15000 - 20000
Adjudication : 16 250 €
Description
exil à Londres, ses difficultés financières, son travail de sculpteur, et les tourments de sa vie privée. [Carpeaux, qui, pendant la guerre de 1870, a bravé les bombardements pour réaliser des croquis des scènes de destruction, est contraint de fuir lorsqu'une pluie d'obus s'abat sur l'immeuble du boulevard Exelmans près d'Auteuil où se trouve son atelier et qu'il ne peut plus y travailler. Il part s'installer alors à Londres pour deux ans. De là, il envoie à son ami Maheux de longues lettres, dont nous ne pouvons donner qu'un aperçu. Ajoutons qu'ayant épousé en 1869 Amélie de Montfort, il va se révéler d'une jalousie maladive, qui hante ces lettres, et qui conduira à la séparation du couple en 1874.]
– Paris 10 août 1870.
«Cher ami, Dans ce moment de trouble et de tristesse nous nous voyons obligé de venir vous informer que nous n'aurons pas le plaisir de vous recevoir comme nous l'espérions jeudi. Pas de nouvelle de mon beau-frère, il était à Forbach... Je fais de mon mieux pour remonter le moral de ma nouvelle famille mais le vide se fait sentir, l'espérance seule les soutient»...
– Londres 27 avril 1871.
«Ces affreux événements m'ont fait perdre le bon­heur intime. [...] il faudrait beaucoup de temps pour vous dire tout ce que j'ai souffert et tout ce que je souffre encore». Il compte sur le concours de son ami. «J'ai laissé toutes mes affaires à Paris après la capitulation de Paris emmenant avec moi ma petite famille [...] Mes œuvres n'étaient pas en sûreté. J'en ai fait partir une série au Luxembourg ou je les ai fait emballer pour être expédiées à Londres par les soins de Mr Louis Smansdorfer mon praticien», qu'il a dû renoncer à faire venir à Londres. Il fait la liste des caisses reçues :
«1° Ugolin
2° Bas relief Flore plâtre
3° le Pêcheur Napolitain modèle en plâtre
4° le Pêcheur plâtre
5° le buste du Printemps terre cuite
6° 1 caisse contenant 4 bustes réduction Rieuse bronze n° 1 et n° 2 et une statuette Pêcheur bronze rien de plus».Il donne des consignes pour l'envoi des autres caissses : «les plâtres sont arrivés ici tout brisés Si les terres cuites, sont bien emballées on pourrait les envoyer avec les marbres - les bustes Rieurs surtout ainsi que les bustes de l'Opéra. L'espiègle et le Printemps et la Candeur feraient un seul envoi en faisant des caisses assez grandes pour emballer deux bustes à la fois on pourrait faire un envoi complet. [...] comme mon Exposition est très brillante et qu'un plein succès confirme ici tout ce que mes compatriotes m'ont toujours témoigné par leurs encouragements je voudrais remplir ma poche par une récolte de Denaro. Déjà j'ai 45000 F de commande 3 statues en marbre et des bustes. Donc mon année peut être merveil­leusement rétribuée si je joins les produits artistiques et industriels à mes autres productions. [...] Adressez les envois à l'Exposition Internationale le plus vite possible en gde vitesse si possible. Les modèles du Groupe du Nouvel Opéra plâtre sera envoyé par Seine et Tamise avec les autres caisses plâtres et terres cuites. Parmi les commandes se trouve la jeune fille à la coquille statue plâtre envoyez-la le plus rapidement possible pour commencer le marbre».... Il s'inquiète du sort de sa maison.
– 22 juin.
«Quel affreux pays ! mais il faut vivre et payer ses dettes. [...] Que n'ai-je tout perdu sauf le bonheur intime»... Il évoque les dégâts faits à sa maison, et les réparations à y faire...
– 3 juillet.
Il remercie Maheux de s'occuper de «faire estimer les dégâts occasionnés par le siège ainsi que la restauration immédiate des toi­tures en attendant que je puisse vous voir ce qui ne peut différer car les secondes couches de Madame vont bientôt avoir lieu. [...] Le groupe de l'Opéra n'est pas encore arrivé [...] De nouvelles commandes me sont proposées ce groupe m'est indispensable»....
- 13 juillet. Sa jalousie : «Depuis longtemps je suis tout à mes douleurs. Je ne pense plus à l'art ni à ce qui me touche car je suis tué par d'affreuse certitudes mais je n'ai pu mettre la main dessus. J'enrage. Mais patience et bientôt nous verrons si l'infamie triomphera toujours». Puis sur les dégâts et réparations de sa maison.
- 17 juillet.
Il s'est raisonné sur sa vie privée : «je crois avoir retrouvé le repos d'esprit si nécessaire à ma carrière. J'entre dans la voie pacifique en voulant à tout prix éviter les reproches les inquiétudes qui mènent aux paroles violentes que les femmes mal disposées savent saisir et augmenter pour se donner des armes contre vous. En un mot je vais passer pour une brute. Je le deviendrai peut-être car cette vie n'est pas celle que j'avais rêvée... mais au moins je travaillerai». Il va louer un vieux théâtre abandonné, et offrira à sa femme une petit logis près de cet atelier, «et nous aurons l'oeil ouvert sans trop le faire voir »...
Il donne des instructions pour la location de son immeuble, y compris le grand atelier, se réservant « le petit atelier du fond et le sous-sol ».
– 18 juillet. Sur les réparations à faire à sa maison, et sa location, peut-être à la compagnie des bateaux-mouches d’Auteuil… « je m’élève au dessus des malheurs et je veux atteindre au calme dans la douleur comme dans la joie, hélas il y a longtemps que je ne connais plus ce dernier sentiment. Car j’ai eu presque des preuves. Il s’en est fallu d’un souffle que je sois éclairé sur mes tristes appréhensions et cela dans ma maison, pendant mon travail surtout pendant mes absences »...
– 19 août. Ses soucis d’argent pour achever les travaux de réparation de sa maison. « D’autre part je me vois obligé de compter ici avec les acquisitions de marbre, de metteurs aux points, avec une maison très lourde. J’ai besoin de volonté d’énergie mais il y a un terme aux forces humaines je suis résolu à faire l’impossible pour remplir mes engagements. Je fais la pratique de mes marbres moi-même »…
– 30 août. « Je serais bien satisfait si nous pouvions louer la totalité de l’immeuble. Il serait peut-être facile alors de s’entendre pour achever les réparations en laissant faire les avances au locataire, avances qui seraient déduites sur les premiers termes de location en spécifiant à l’avance le chiffre qui y serait employé. […] Le tableau que vous faites de l’état de mon immeuble depuis les événements de Versailles et de le Commune ne me surprend pas […] L’avenir me vengera de ces gens indignes en attendant je ne me fais plus de peine. Le travail me sauve c’est le refuge le plus sûr pour ceux qui souffrent mais avant d’abandonner l’arbre du bien et du mal il y a bien des déchirements »…
– 13 septembre. Sur les travaux et la location de sa maison, et ses dispositions pour « nettoyer les créances que j’ai eues la sottise de faire pour satisfaire les caprices de ma f. en lui faisant construire le pavillon et la serre ». Il compte faire une vente de ses œuvres artistiques chez Christian Manson dont le produit servira à liquider sa situation. « Je vous autorise à faire mettre une estampille en cuivre sur le fragment de la statue de la Jeune fille à la coquille pour Mr Delhomme. Les poinçons sont au nombre de 3. Je m’étonne qu’ils ne soient pas retrouvés. Ils étaient au Luxembourg et c’est Louis l’Autrichien qui a fait le déménagement de mes affaires avec Paul. […] Ce que vous me dites au sujet de l’enlèvement
des meubles de ma f. ne me surprend pas. J’avais cependant donné des ordres contraires à Mlle Barbe qui a été 2 ans à mon service. Ces gens ne craignent que les gens inqualifiables. Ma vie n’est qu’une lutte mais il arrivera un temps où comme vous le dites je serai vengé. Votre idée de faire l’exploitation de mes œuvres et d’établir un dépôt m’a depuis longtemps trotté par la tête mais les moyens sont très dispendieux et je ne les ai pas. Certes je crois qu’il y aurait de quoi faire. La plus grande partie existe déjà en modèles et en moules. Il faudrait peu de chose pour faire marcher le tout mais encore le faut-il ! attendons et soyez certain que si j’entrevois la possibilité de faire marcher les affaires, je ne les négligerai
pas »….
– 22 septembre. Mise au point sur les travaux, et le paiement des entrepreneurs.
– 26 septembre. Il se réjouit de savoir que sa maison va être louée. « Il est bien entendu que je me réserve le petit atelier avec le retour jusqu’à la partie du jardin c’est à dire jusqu’aux cabinets [croquis]. Disons le mot il est indispensable que je me réserve une moitié du sous-sol si je ne puis le garder en entier. Le pilastre du milieu servira à faire une clôture ou mes grandes œuvres seront à l’abri avec mes moules. Bien spécifier qu’en cas de besoin j’aurai la faculté de faire placer des œuvres dans la partie du sous-sol que je me réserve et d’en faire prendre selon mes besoins. L’escalier étant dans le grand atelier, il est nécessaire que cette condition soit spécifiée dans le bail. […] il ne faut pas perdre de vue la nécessité de mettre mon immeuble à l’abri des créanciers », et il faut continuer les réparations... Il n’a pas les moyens d’envisager d’avoir un dépôt dans Paris : « Je sais qu’il est fâcheux de laisser dormir des oeuvres
qui représentent des valeurs, mais que voulez-vous la guerre est une ruine pour moi. Elle a provoqué les chagrins de ma vie et compromis ce que j’avais si péniblement acquis. Je n’ai donc que mes œuvres qui
se composent de modèles de moules etc. en assez grand nombre. Or si nous ne pouvons agir pour le présent ce n’est que partie remise. [...] Vous avez bien fait de donner les prix de vente des bustes du Prince Impérial » ; il évoque aussi un terre cuite..
– 30 septembre. Au sujet de sa chienne Diana, restée à Auteuil, et qu’il faut placer. Il regrette de ne pas avoir les moyens d’envoyer à l’exposition de Vienne en 73 des marbres, « dont le placement serait certain plutôt 10 fois qu’une comme cela s’est présenté ici à l’apparition de mes statues de pêcheurs napolitains à l’exposition de Londres. Si j’avais eu des marbres prêts j’en aurais vendu 10 paires à 20 000 . Jugez du résultat 14.000 F de bénéfice sur chaque paire ». Il s’inquiète du sort d’une « statue grandeur nature de la jeune fille à la coquille » envoyée à une exposition en province : « Cette statue pourrait servir de modèle car c’est le seul exemplaire qui me reste de cette œuvre en bronze. […] Le Parti Bonapartiste se remue me dit-on. On est venu chez moi de la Maison Imp[éria]le pour me demander des prix de la statuette du Prince Impérial et des bustes g[ran]deur nature ou réduction. Passez donc chez Susse pour savoir s’il y a lieu de se préparer à faire des bronzes du Prince. […] Je fais de nouveaux modèles dont je ferai prochainement l’envoi pour la terre cuite. J’ai du courage et de la volonté »…
– 15 octobre. Toujours à propos de la Jeune fille à la coquille, et d’une terre cuite que le musée d’Arras n’a pas payée… Il va faire faire de nouveaux poinçons. « J’ai commandé il y a 10 jours à Bouvert cinq bustes. 4 bustes Printemps et un buste de femme de l’Opéra côté gauche dont croquis ci-contre [dessin] et d’y pratiquer un trou derrière le chignon pour y passer un collier. Un grand bijoutier de Londres désire exposer des bijoux au cou de cette farceuse. C’est assez anglais. Mais ce dont j’ai besoin de suite ce sont deux bustes du Printemps qui sont vendus pour l’Exposition internationale. Si il y a retard, ces ventes peuvent être perdues passez donc cher ami chez Bouvert et faites-moi expédier vite bien vite ces deux bustes […] Faites donc ce que vous pourrez pour me placer des œuvres en T.C. [terre cuite]. Disposez de celles que Bouvert a chez lui je vous ferai une remise sur cette opération en attendant que nous soyons prêt à donner suite à nos projets »…
– 19 octobre. Il a envoyé « une statuette du Printemps que Mr Delandre doit retoucher avant de la donner au moulage pour la terre cuite »….
– 31 octobre. Il rejette la demande de Mme Hubert : « Un atelier est un lieu de recueillement et non lieu de réjouissance publique où les mauvais instincts sont entrainés sous des aspects de joie »… Mise au point sur la statue du Prince Impérial : « la statue g[ran]deur nature bronze m’a couté en 1855 1850 frs de fabrication. Cette statue m’avait été commandée de vive voix par Mr le Cte de Nieuwerkerke. Mais l’Empereur m’ayant commandé le marbre après Mr Nieuwekerke refusa le bronze que j’avais commandé à Mr Vor Thiébaut », qui compte depuis des intérêts. Il charge Maheux de régler cette affaire :
« je céderais au besoin cette statue au prix de fabrique »…
– 4 novembre. Il faudrait trouver un bailleur de fonds ne fut ce que 2 à 3000 frs nous ferons assez de terres cuites pour tripler cette mise au moment du jour de l’an. Je vous ai envoyé les prix de la g[ran]de statue du Prince Impérial. Négociez-en la vente le mieux que vous pourrez mais vendez la car je crains bien qu’elle me reste pour compte. Indications pour les commandes de réductions ; son frère a un « superbe modèle […] en le démontant ou pourra en faire un moule pour la terre cuite et
l’établir pour le bronze. C’est la grandeur la plus commerciale. […] Vous trouverez chez Barbedienne des modèles en plâtre de toutes dimensions bustes statuettes et statue gdr nature »...
– 6 novembre. Sur ses projets, « qui vont avoir une grande extension en raison des vues nouvelles qui
vont me donner de grands résultats.1° aussitôt que j’aurai réglé Bouvert j’ai la ferme résolution de reprendre mes moules et d’établir chez moi un atelier d’estampage avec un four pour cuire les terres. C’est là qu’il faudra nous retrousser les manches. J’aurai par ce moyen des bénéfices bien plus grands et je pourrai alors préparer toujours 6 paires de bustes statues ou statuettes de façon à pouvoir livrer à toutes ces demandes. Alors nous n’aurons plus personne pour nous faire la loi et des conditions de paiements avant de livrer le produit. J’aurai ici une succursale de fabrication de façon à profiter de cette affreuse Angleterre qui nous a envoyé du fromage après le siège en souvenir de la Crimée. Vous voyez mon cher ami que je suis loin de me réduire à la boutique Nadar et Cie. Les expositions départementales et celles de l’étranger seront suivies d’une manière régulière et nous aurons de la marchandise toute prête pour satisfaire aux demandes. Alors nous ne dégarnirons plus nos maisons de dépôt pour faire nos envois d’Exposition et nous commencerons nos affaires à l’anglaise ». Il cherche un terrain pour construire un atelier... « Je suis résolu à finir tout ce que j’ai entrepris ici dans 4 à 5 mois 3 statues en marbre. Je suis satisfait de savoir la statue du Printemps arrivée et que Delandre y travaille comme il faut peu de chose pour finir les coutures je vous prierai de donner cette figure à Bouvert qui se chargera de faire faire le moule comme il convient pour son estampage. S’il n’a pas de mouleur Delandre s’entendra avec vous pour en trouver un. Faites le prix d’avance J’enverrai de quoi solder ce moulage à la livraison. Il nous faut des épreuves en terre cuite de cette figure dans les 1ers jours de Décembre. […] Soyez sans inquiétude sur mes tentatives hippiques. J’ai depuis longtemps étudié les chevaux. Je veux en manger après m’être abstenu pendant le siège »...
– 14 novembre. Mesures pour régulariser la situation avec Bouvert, avec une commande de deux bustes. « J’apprends que les ventes chez Pillet recommencent. J’ai 3 bustes en marbre chez Barbedienne. Il serait bon je crois de les faire vendre séparément ou ensemble si une vente s’organisait. Cela me liquiderait avec la maison Barbedienne et me ferait rentrer dans un bénéfice qui nous aiderait.[…] J’ai eu au moment de la guerre la commande de l’enfant qui fait partie du
Groupe de la Danse », par un Lyonnais. Le fondeur Thiébaut a « une statue bronze de Gd pêcheur Napolitain plus un modèle en bronze que je désire vendre aussi pour éteindre ma dette envers cette maison […] Christofle a aussi une statue du Prince qui doit selon les conventions écrites comme pour Mr Thiebaut être vendue en 1868 et dont le bénéfice sera partagé après remboursement du prix de revient ». Il s’inquiète aussi du « groupe de la fontaine du Luxembourg déposé à l’lle Louvier St Louis »… Il veut sauver son immeuble des mains de ses créanciers, et rentrer en possession de ses moules : « nous pourrons commencer à fabriquer nous-mêmes. Je pioche rudement le marbre pour conserver le plus de bénéfice possible sur mes opérations de sculpture pour qu’à mon retour je puisse donner une grande impulsion à mon industrie artistique »…
– 24 novembre. Sur l’affaire des bustes pour Sainte-Perrine : « Si je peux faire ces bustes j’aurai l’occasion d’aller réorganiser mes livres établir ma dette relever ma Fontaine et nous entendre sur beaucoup de points utiles à l’industrie que j’ai l’intention de fonder après l’orage ». Il prépare son départ.
– 28 novembre. Il va faire les deux bustes pour Sainte-Perrine et annonce son retour à Paris : « J’ai l’intention de ne pas laisser échapper la commande d’un buste nouveau je veux le commencer avant de partir afin de le bien tenir. […] Je croyais faire une vente après-demain de mes œuvres 3 bustes marbres, 5 bronzes 6 b.T.c. [bustes terre cuite] mais ces gredins d’anglais font argent de tout & ils m’ont flanqué Carrier-Belleuse qui est arrivé avec 70 T.c. [terres cuites] c’est une vraie boulangerie. Ses œuvres se vendent 3 et 4 £ les miennes pour cela perdent de leur importance et de leur valeur je vais être obligé de les retirer. J’aime mieux attendre que de bruler mes récoltes. Les bustes marbres aujourd’hui ne se vendraient pas 1000 frs en Février ils arriveront à 3000 frs chacun. C’est encore un coup manqué mais nous avons de l’énergie et des moyens pour attendre ».
Il veut tout faire pour régler ses « 10 ans de dettes »… – [Novembre]. Il presse le second envoi de Bouvert. « D’autre part, j’ai fait une seconde commande de la Rieuse et de l’Espiègle à Bouvert », à livrer au Prince de Caraman-Chimay. « Avez-vous parlé, avec Bouvert de faire de suite une série de T.C. [terres cuites] qui seraient vendues Hôtel Drouot dont le produit lui sera entièrement attribué jusqu’à concurrence de ma dette. Ce moyen nous délivrerait de cette créance la plus importante car nous
serions maitres de la situation. Poussez-le à cela résolument. La statuette du Printemps est-elle au moulage ? »…
– 4 décembre. « La vente comme je le prévoyais n’a pas produit tout ce que j’aurais pu attendre. J’ai été obligé de retirer les objets suivants : Mater Dolorosa, buste marbre, Ugolin groupe bronze, Pêcheur Nap. réduction bronze, Encrier bronze. En revanche les Terres cuites se sont très bien vendues. J’ai la résolution d’ajouter à ces œuvres une série de Terres cuites et de faire une vente importante avec les bustes marbre de Barbedienne, les Bronzes du Prince grandeur nature etc. L’Empereur
que j’ai vu hier m’a autorisé à la vente de toutes les proportions de cette statue. Mais le régime actuel le permettra-t-il ? toutefois il faut essayer »….
– 20 février 1872, sur la livraison d’une paire de Rieurs.
– 23 mars 1873, il ne peut le rembourser.
— On joint 12 L.A.S. à divers :
– 3 au Comte de NIEUWERKERKE (1866), au sujet de la statue du Prince Impérial ;
– 2 en italien à « Carissima Madre » (la mère de Giulia Barbera, son amour de jeunesse, 1873 - 1874) ;
– 2 à Charles-Laurent Daragon (1857) ; à Paul Delandre (1871) ; à Larget (1869) ; à Bruno Chérier (1875) ; à un Monsieur (1869).
Plus
- 2 photographies originales du groupe de la Danse, avec dédicaces a.s. à Eugène Guillaume et Henri Lemaire ;
- un mémoire autogr. d’œuvres pour le Vice-Roi d’Égypte (dont une statuette du Prince Impérial) ;
- un reçu par son frère Émile Carpeaux (1867) ;
- 2 télégrammes ;
- 2 l.a.s. par ses enfants Charles et Louise ;
- une l.a.s. de Jules Claretie ;
- un ensemble de 8 photographies anciennes d'œuvres de Carpeaux, annotées au dos par son fils Louis Carpeaux, avec l.a.s. d’envoi.
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