Lot n° 143

GAUGUIN Paul (1848 - 1903) — L.A.S. «Paul Gauguin», [Tahiti] novembre 1900, à Daniel de MONFREID ; 2 pages et demie in-4 (petite fente au 2e feuillet).

Estimation : 10000 - 12000
Adjudication : 18 200 €
Description
♦ Très belle lettre de Tahiti, ornée d'une impression xylographique. Il s'inquiète d'un «envoi de toiles et gravures qui sont parties de Tahiti fin février. C'est pour moi un désastre car depuis 8 mois je n'ai encore pu me mettre sérieusement à la peinture. Ma foi VOLLARD attendra d'autant plus que Vollard a des retards considérables», qui mettent Gauguin «dans un état de surexitation extrême». Il n'a pas de quoi entrer à l'hôpital... Il regrette de n'avoir pas traité avec Emmanuel BIBESCO. «Espérons qu'avec vos richards de Béziers [Gustave FAYET] vous allez pouvoir faire une ou deux grosses affaires. Vous parlez d'une toile jeune fille à carreaux bleus : je ne sais vraiment pas ce que c'est à moins que ce ne soit une toile de Tahiti : en tous cas vous n'avez pas besoin de me demander de la considérer comme à vous. Je vous recommande bien d'entretenir des relations avec Bibesco car d'un moment à l'autre je me débarrasserai de Vollard s'il continue à me jouer des tours». Il reprend sa lettre après avoir appris l'arrivée de ses toiles. «Vollard a le toupet de m'envoyer 200 F pensant m'envoyer 400 F le mois prochain ce qui fait qu'au mois prochain il sera débiteur de 600 F. Vous comprenez bien que je ne puis travailler dans ces conditions là. Je vous prierai alors de vous mettre d'accord avec Bibesco. Si Bibesco accepte dès son premier envoi de 300 F vous remercierez de ma part Vollard ; il y a encore à Paris suffisamment de toiles pour le payer. Je vais lui écrire une lettre dans ce sens sans le remercier en cas que Bibesco ne voudrait pas - ainsi donc, c'est bien entendu car avec ce gaillard là on est toujours sur le qui vive»...
En tête de la lettre, xylographie (Mongan-Kornfeld-Joachim, n° 76) représentant un chien avec les initiales PGO.
Lettres de Gauguin à Georges-Daniel de Monfreid (Crès, 1918), LXVIII.
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