Lot n° 55
Sélection Bibliorare

Avec une RARE EDITION de « Mahomet » de Voltaire.- LINANT [(Michel)]. Alzaïde, tragédie. Représentée pour la première fois sur le Théatre de la Comédie Françoise, le 13 Décembre 1745. Paris, Jacques Clousier, 1746, 8°, [4]-3-[1]-65-[3] p. Relié avec : VOLTAIRE. Mahomet, tragedie. Représentée sur le theatre de la Comédie Françoise. Bruxelles, sans édit., 1742 ...

Estimation : 50 / 100
Adjudication : 110 €
Description
[(Michel)]. Alzaïde, tragédie. Représentée pour la première fois sur le Théatre de la Comédie Françoise, le 13 Décembre 1745. Paris, Jacques Clousier, 1746, 8°, [4]-3-[1]-65-[3] p. Relié avec : VOLTAIRE. Mahomet, tragedie. Représentée sur le theatre de la Comédie Françoise. Bruxelles, sans édit., 1742, 8°, [2]-70 p. Très rare contrefaçon française (?) publiée l'année de l'originale. L'ex. de la BnF est lég. différent. Relié avec : BOISSY (DE). La Frivolité. Comedie en un acte et en vers. Représentée pour la premiere fois par les Comédiens Italiens le 23 Janvier 1753. Paris, Duchesne, 1753, 8°, [4]-43-9 (musique) p. Relié avec : « Tribut de la Toilette ». Paris, Madame Boivin, sans date, n° 42, f. de titre, pp. 694-709 : La Tourière (musique et texte). Relié avec : « Tribut de la Toilette ». Paris, Madame Boivin, sans date, n° 43, f. de titre, pp. 710-725 : La Femme au bel air (musique et texte). Relié avec : L'AFFICHARD [(Thomas)]. Le Fleuve Scamandre ; Opera comique représenté sur le Théatre de la Foire saint Laurent. Paris, Clousier, 1746, 8°, 51-[1 blanche] p. Ensemble un vol. en plein veau blond de l'époque, dos à nerfs richement orné (coiffes arasées, mors fendus, petit manque de peau au plat avant). Avec « Mahomet », charge frontale contre la religion musulmane dans laquelle l'auteur dénonce, à travers le personnage de Mahomet, le fanatisme et l'intégrisme religieux de l'islam, du moins en apparence, Voltaire a rencontré un succès particulièrement retentissant dès la première représentation de la pièce. Comme souvent chez Voltaire, c'était pourtant « l'intolérance de l'Église catholique et les crimes commis au nom du Christ » qui étaient les premiers visés par le philosophe des Lumières. C'est bien ce qu'avoue Voltaire lui-même dans une lettre de 1742 : « Ma pièce représente, sous le nom de Mahomet, le prieur des Jacobins mettant le poignard à la main de Jacques Clément ». Voltaire s'est d'ailleurs immédiatement retrouvé dans la ligne de tir des dévots, qui ne s'y sont pas trompés. Il a aussi été attaqué en justice pour impiété et scélératesse, et a dû retirer sa pièce. Voltaire précisa sa pensée en 1748 dans un article sur le Coran paru à la suite de sa tragédie de Mahomet : « Si son livre est mauvais pour notre temps et pour nous, il était fort bon pour ses contemporains, et sa religion encore meilleure. Il faut avouer qu'il retira presque toute l'Asie de l'idolâtrie ». Selon Raymond Trousson, Voltaire était tout à fait « conscient de l'entorse donnée à la vérité historique » et il parlera par la suite tout autrement de Mahomet dans son « Essai sur les moeurs et l'esprit des Nations ».
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