Lot n° 183

VIGO (Jean). — Les Anneaux. — MANUSCRIT AUTOGRAPHE + DESSINS ORIGINAUX. — 20 p. sur 8 double feuillets in-4 et 3 feuillets volants de dessins pleine page, sous une chemise rouge titrée « Anneaux » + tapuscrit de 8 p. sous chemise beige,...

Estimation : 6 000 - 8 000 €
Adjudication : Invendu
Description
relié avec des attaches métalliques.
Beau manuscrit accompagné de dessins dont 3 à pleine page de ce scénario en 8 parties qui ne fut pas réalisé. Le tapuscrit comporte des corrections et des ajouts autographes ainsi que cette note finale de Vigo : Projet soumis à la Pax-Film par Jean Vigo d’après un scénario de Serge Choubine et Henry Poulaille 1 juillet 1932.

Jean Vigo est mort à 29 ans, en 1934, il a réalisé principalement deux films : Zéro de conduite et un unique long-métrage, L’Atalante (avec Michel Simon comme acteur principal). Mal reçus à leurs sorties et censurés, ses films, considérés comme des chefs-d’œuvres aujourd’hui, auront une très notable influence sur le développement du cinéma.
Ce scénario appartenait à André S. Labarthe. Le trouvant tout-à-fait intéressant (« et révélateur de l'énergie et de la précision qui animaient Vigo »), il en a fait un fac-similé (Filigrames éditions) en 2003. Nous reproduisons des extraits de son introduction : « Le destin a voulu que l'œuvre cinématographique de Jean Vigo (1905-1934) tienne dans un poing fermé. On ne saurait imaginer destin mieux accordé à ce que le fils de l'anarchiste Miguel Almereyda exigeait de la vie : ce tout-ou-rien qui est, depuis Rimbaud, l'apanage de la jeunesse ». « Anneaux », (…) eut-il eu un éclat comparable [à celui de L'Atalante] ? Prises dans les réseaux d'une immense métaphore qui donne son titre au film et en irrigue jusqu'au moindre épisode, toutes les obsessions, toutes les tentations de Vigo sont présentes : le cirque, le burlesque, la caricature, la romance, le non-sens, les formes dévoyées d'un cinéma populaire et libertaire. Et l’enfance : « Ah ! Cette vie de mon enfance… » (Rimbaud). Décidément, je prends le risque d'affirmer qu'un chef-d’œuvre était là, sur le point d'éclore, aujourd'hui enfoui dans le canevas simplifié d'un projet de film. Il ne lui a manqué qu'une signature au bas d'un contrat ».

- Divers documents joints dont le tapuscrit corrigé du texte d'André S. Labarthe
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