Lot n° 103

LITTÉRATURE. — DUMAS FILS Alexandre (1824-1895). — Manuscrit autographe, intitulé "Les Nouvelles Couches", s.d. — 21 feuillets in-folio (ratures, corrections). — Premier acte de la pièce de théâtre.

Estimation : 2000 - 2200
Adjudication : 1 300 €
Description
Dès le début de la pièce, il place le décor : « Le théâtre représente un grand salon de campagne très élégant avec tapisseries, époque Louis XIV, meubles de cette époque, grandes baies vitrées au fond donnant sur le jardin. Sorties à droite et à gauche. » Puis la Marquise, Clarisse, Guillaume, Andréa, Carigny, Florentin, Nathalie et bien d’autres personnages entrent en scène pour tisser la trame de l’histoire.

- MOREAU Jean-Victor (1763-1813).
L.A.S., New York 11 septembre 1808, à Mr David Parish, à Utica (New York) ; 3 pages in-4, adresse (2 trous par bris des cachets).

Longue et superbe lettre d'exil critiquant violemment l'occupation française de l'Espagne par Napoléon. Sa femme est enfin arrivée à New York, malgré la volonté des autorités d'empêcher son départ, et les nombreux obstacles dont il fait le récit. Elle et d'autres passagers ont raconté à Moreau les graves événements d'Espagne «qu'on croit assez generalement devoir emmener la catastrophe. Sans nul doute l'insurrection est presque générale en Espagne, il n'y a de soumis que ce qui est occuppé par les Français. Une circonstance très heureuse pour les Espagnols, c'est que les 80 000 hommes qui etoient en Espagne etoient tous des conscripts, de sorte qu'ils auront le tems de s'essayer & de s'organiser en combattant des recrues & se trouveront en etat de resister aux vieilles troupes qu'on fait avancer en grande hatte. 20 000 hommes viennent d'y entrer pour escorter le Roi Jh [Joseph]] qui s'acheminoit vers Madrid, mais il s'etoit arrêté a Vittoria, ne trouvant pas le chemin assez sur & attendoit pour avancer quuuue Saragosse qui quoiqu'ouverte resistoit depuis assez longtems aux attaques de Lefeuvre duc de Danzic [Lefebvre] & de ses troupes. Les François avoient retiré leurs troupes de la ville de Madrid & campoient autour de cette ville. Bonaparte l'empereur n'osoit quitter Bayonne & se bornoit a envoyer des ordres terribles [...] Cette guerre deplait à l'armée & à la France tout le monde en est indigné, jusqu'aux gens des dernieres classes du peuple en parlent avec horreur. On croit generalement que Ferdinand VII n'a jamais signé la renonciation en faveur de Bonaparté, il l'a seulement signée en faveur de Charles IV. La conduite à leur egard a été attroce. Il est faux que le roi & la reine ayent fait le moindre reproche à leurs enfans. Leur rencontre auprès de Bayonne a été attendrissante, on les a separé depuis, Charles & sa famille après quelque sejour a Fontainebleau sont a Compiegne sous la garde d'un Montmorenci Ferdinand 7 est a Valancé dans une terre de Taleyrand en Berry & on croit generalement que le château de Vincennes lui est destiné».... Murat destiné au Royaume de Naples est de retour à Bayonne Moreau nomme les généraux qui commandent en Espagne sous la direction de Bonaparte, et fait écho aux inquiétudes quant à l'Allemagne et à la Russie. Les Espagnols donnent du courage aux autres, il en résulte «que l'orage sera terrible, & que si les Français ne se debarassent pas bientôt de leur tyran il les entrainera avec lui dans le precipice»...
Partager