Lot n° 8

BERLIOZ (Hector). — LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA SŒUR NANCI. — Paris. 18 octobre [1833]. — 4 p. in-12 (174 x 114 mm). — Lettre signée "H. Berlioz Infimes manques de papier à cause de l'acidité de l'encre.

Estimation : 2 000 - 3 000 €
Adjudication : Invendu
Description
REMARQUABLE ET VIOLENT PLAIDOYER, EN PARTIE INÉDIT, POUR HARRIET SMITHSON QUE BERLIOZ VENAIT TOUT JUSTE D'ÉPOUSER. LETTRE EN PARTIE INÉDITE.

Berlioz avait épousé Harriet Smithson le 3 octobre 1833, sans ignorer les réticences de sa famille, ni les bruits qui couraient à Paris sur l'actrice irlandaise. À sa sœur Nanci, qui désapprouvait ce mariage, il rejette toutes les calomnies et rumeurs dont elle a fait l'objet : "si tu connaissais la vérité, rien que la vérité et toute la vérité, tu me jugerais autrement...] Ai-je donc commis un crime qui doive m'aliéner le cœur de ma famille, en épousant une femme que j’aimais avec tant de passion depuis si longtemps ? une femme qui avait été pour moi un rêve de bonheur que mon imagination me représentait comme chimérique ? une femme horriblement calomniée et méconnue et que je voyais enfin dans son véritable jour ?... une femme que le malheur a semblé poursuivre cette année avec acharnement, et que j'ai pu ranimer et rendre à l'espoir à force d'amour et de dévouement à défaut d'autres ressources [...] les contes les plus ridicules [ont souillé] cette romanesque et invraisemblable histoire. [...] Mais je dois t'apprendre et te jurer sur l'honneur que la femme que j’ai choisie pour compagne de ma vie est aussi pure sous tous les rapports que tu puisse [sic] la désirer pour ton frère." Il réfute les calomnies : "Tout Paris a cru depuis 8 mois que j'étais son amant : tout Paris s'est trompé. Si nous étions amans, ce n'était que dans le sens élevé de ce mot, et non dans l'autre". Lui aussi a été calomnié : "tantôt on m'a fait fou, tantôt épileptique, tantôt joueur, tantôt perdu de débauches : ces infamies n'ont pas été sans faire quelque impression sur une tête aussi facile à bouleverser que la sienne... mais [...] nous avons lié nos deux orageuses destinées et j'espère qu'elle ne s'en repentira pas plus que moi

Correspondance générale, éd. de P. Citron, t. Il, lettre n° 355 (texte partiel).

Un mot découpé formant un trou.
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