Lot n° 16

BERLIOZ Hector (1803 - 1869)L.A.S. «H. Berlioz», 17 mai [1845], à Alfred de VIGNY ; 2 pages et quart in-8. Très belle lettre félicitant Vigny de son élection à l'Académie française. Le début de la lettre évoque la soirée du 13 mai au...

Estimation : 2000 - 2500
Adjudication : Invendu
Description
bénéfi ce de Marie Dorval : «Admirez mon malheur ! il se trouve que nos deux chanteurs ont été grotesques !... le public les a conspués ! ils sont de mes amis !» Il ne peut donc, comme il l'avait promis, rendre compte de la représentation : «impossibilité pour moi d'entrer dans le domaine littéraire par cette porte dérobée. Armand [Bertin] ne me l'eût pas plus permis qu'il ne permet à Janin de mettre le pied sur mes terres. Plaignez-moi de ne pouvoir pas dire ce que je sens si vivement, mon admiration pour vos œuvres et en particulier pour Chatterton»... Il ajoute un long post-scriptum : «P.S. Je ne vous ai pas encore félicité du fauteuil qui vient de vous tomber sur la tête. Cela rapporte de 16 à 18 cents francs par an ! et puis, à tout prendre, ce n'est pas absolument déshonorant ! Il y a d'autres grands poëtes qui ont eu à subir comme vous cet accident. Un académicien n'est pas tenu d'être plus bête qu'un autre homme (pour parodier le mot de votre Quaker) et si vous, Hugo, Lamartine et Chateaubriant voulez vous donner la peine de frotter ferme vos confrères, peut-être parviendrez-vous à les enduire d'un peu d'esprit, de sentiment poëtique et d'amour de l'art. Adieu, adieu, tout est pour le mieux dans la meilleure des académies possibles»... Vigny a inscrit en tête le nom de Berlioz. Correspondance générale, t. III, p. 247. Ph. de Flers, Th. Bodin, L'Académie française au fi l des lettres, p. 204-207
BERLIOZ Hector (1803 - 1869)L.A.S. «H. Berlioz», 17 mai [1845], à Alfred de VIGNY ; 2 pages et quart in-8. Très belle lettre félicitant Vigny de son élection à l'Académie française. Le début de la lettre évoque la soirée du 13 mai au bénéfi ce de Marie Dorval : «Admirez mon malheur ! il se trouve que nos deux chanteurs ont été grotesques !... le public les a conspués ! ils sont de mes amis !» Il ne peut donc, comme il l'avait promis, rendre compte de la représentation : «impossibilité pour moi d'entrer dans le domaine littéraire par cette porte dérobée. Armand [Bertin] ne me l'eût pas plus permis qu'il ne permet à Janin de mettre le pied sur mes terres. Plaignez-moi de ne pouvoir pas dire ce que je sens si vivement, mon admiration pour vos œuvres et en particulier pour Chatterton»... Il ajoute un long post-scriptum : «P.S. Je ne vous ai pas encore félicité du fauteuil qui vient de vous tomber sur la tête. Cela rapporte de 16 à 18 cents francs par an ! et puis, à tout prendre, ce n'est pas absolument déshonorant ! Il y a d'autres grands poëtes qui ont eu à subir comme vous cet accident. Un académicien n'est pas tenu d'être plus bête qu'un autre homme (pour parodier le mot de votre Quaker) et si vous, Hugo, Lamartine et Chateaubriant voulez vous donner la peine de frotter ferme vos confrères, peut-être parviendrez-vous à les enduire d'un peu d'esprit, de sentiment poëtique et d'amour de l'art. Adieu, adieu, tout est pour le mieux dans la meilleure des académies possibles»... Vigny a inscrit en tête le nom de Berlioz. Correspondance générale, t. III, p. 247. Ph. de Flers, Th. Bodin, L'Académie française au fi l des lettres, p. 204-207
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