Lot n° 119
Sélection Bibliorare

LAMARTINE Alphonse de (1790-1869). 191 L.A.S ou L.A. (les premières signées «Alphonse de L», …

Estimation : 15 000 - 20 000 EUR
Adjudication : 16 900 €
Description
LAMARTINE Alphonse de (1790-1869). 191 L.A.S ou L.A. (les premières signées «Alphonse de L», puis «Alphonse» ou «Alph»,«Lamartine ou «L» ou un paraphe), 1819-1843 et s.d., à sa fiancée Marianne BIRCH puis sa femme Mme de LAMARTINE ; environ 390 pages in-4 ou in-8, avec de nombreuses adresses ou enveloppes (avec quelques cachets de cire), montées sur onglets sur des feuillets de papier fort, le tout relié en 3 volumes in-fol.
chagrin grenat, plats encadrés d'une frise d'ornements à froid et filet doré, dos lisses ornés, étuis bordés (J. Ardouin & Cie, 1980 ; légères mouillures et habiles restaurations à quelques lettres).
Précieuse et importante correspondance amoureuse de Lamartine à sa fiancée puis sa femme, en partie inédite.
[C'est pendant l'été 1819, à Aix, que Lamartine va faire la cour à Mary-Ann dite Marianne Birch (1790-1863), rencontrée en février, et qu'il va demander sa main. Il l'épousera le 6 juin 1820 à Chambéry, avant de se rendre à Naples où il a été nommé attaché d'ambassade, après avoir publié en mars les Méditations poétiques. Ils auront deux enfants : Alphonse (1821-1822) et Julia (1822-1832). Marianne mourra en 1863, six ans avant son mari, dont elle fut l'assistante et la secrétaire dévouée. Nous ne pouvons donner ici qu'un trop rapide aperçu de cette belle et importante correspondance]
Le tome I contient les «Lettres à la fiancée», d'août 1819 à mai 1820 (la chronologie n'a pas toujours été respectée lors du montage), soit 27 lettres, dont une à Mme Birch, plus une lettre de Mme de Lamartine mère (minute) à Mme Birch, des fleurs séchées avec enveloppe ornée et annotée («Alphonse Aix 14 août 1819»).
La toute première lettre, «Pour remettre à la personne», est une déclaration en forme, faite le 14 août (un peu déchirée et réparée, elle était conservée avec l'enveloppe et les fleurs séchées montées en tête du volume) : «J'ose vous supplier Mademoiselle de ne pas juger avec sévérité la démarche à laquelle la nécessité me force de recourir, et de lire au moins cette lettre jusqu'au bout. Je n'ai pu vous voir sans vous aimer, et chaque jour comme chaque parole a contribué depuis, à fortifier en moi ce penchant d'abord involontaire, mais que la raison et la volonté approuvent également aujourd'hui. Je ne puis me résoudre à m'éloigner sans vous l'avoir au moins découvert. Je sais qu'il eût été plus convenable de commencer par en parler à d'autres qu'à vous, mais je sais aussi que d'après la différence de relligion et de patrie qui est entre nous, mes premières démarches auprès de Madame votre mère auroient été probablement repoussées au premier abord, et comme le bonheur de ma vie dépend du succès de ces démarches, il falloit que je m'assurasse auparavant de vos propres sentiments, et que j'obtinsse de vous-même la per[mission] de les entreprendre»... Il fait allusion à son ancienne passion pour Julie Charles : «aucun obstacle ne peut être aussi fort que le sentiment qui me guide ; ce sentiment que j'ai connu une fois dans ma vie, n'a pu être arraché de mon coeur que par la perte de ce que j'aimois ; depuis ce tems, j'ai vécu dans une profonde indifférence ; mais je vous ai connue, j'ai trop apprécié en vous tant de qualités parfaites, tant de rapports entre nos goûts et nos sentiments, tant de perfections inconnues peut-être même à vous-même, pour ne pas sentir que je serois le plus heureux des hommes d'obtenir votre main et d'unir mes jours et ma destinée à la vôtre !»...
La quinzaine de lettres suivantes seront autant de serments d'amour, où Lamartine met aussi au point la façon d'organiser discrètement leur correspondance. [Mardi 17 août]. «Je reçois cette lettre adorable, j'admire votre courage et votre générosité, [...] Je vous répète et je vous jure avec une sincérité parfaite que je vous ai consacré pour la vie tout ce que j'ai dans l'âme d'amour, de tendresse, de dévouement, tout moi-même enfin ! que, du moment où vous avez accepté mes sentiments, ils sont et seront pour moi sacrés et invariables, comme si les noeuds les plus saints nous unissoient déjà ! que rien ne me fera jamais changer, et que je crois en honnête homme pouvoir vous rendre aussi heureuse (si l'attachement le plus constant vous suffit) que je serai heureux moi-même. Il est vrai que j'ai aimé une fois dans ma vie et que j'ai perdu par la mort l'objet de cet amour unique et constant ; depuis ce temps j'ai vécu dans la plus parfaite indifférence, jusqu'au moment où je vous ai connue, et je n'aimerai jamais ailleurs, si je suis assez heureux pour que votre coeur réponde au mien».... 21 août, avant de quitter Aix : «Adieu ! Je partirai sans vous revoir, il le faut, je n'aurois pas le courage de vous faire de froids adieux devant tout le monde, et nous ne devons pas encore nous trahir tout à fait, peut-être ne me suis-je que trop trahi hier au soir, et n'a-t-on que trop lu ma douleur dans mes yeux ; mais qu'importe ? il faudra bien qu'ils sachent tôt ou tard que je vous aime. Plutôt je pourrai avouer hautement cet amour et plutôt n
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