Lot n° 62
Sélection Bibliorare

VOYAGES. – [BELLART (Nicolas-François)] — Ensemble de 2 manuscrits.

Estimation : 2000 - 2500 €
Adjudication : Invendu
Description
[Vers 1820]. Mises au net effectuées dans le même temps, d'une même main et sur le même papier ; pages de titres roussies, déchirure au dernier feuillet blanc du premier voyage. ACTEUR MAJEUR DE LA RESTAURATION DES BOURBON SUR LE TRÔNE EN 1814, NICOLAS-FRANÇOIS BELLART (1767-1826) était un avocat ayant travaillé avec Cambacérès, et qui demeura dix ans au Conseil général de la Seine : c'est la proclamation de ce Conseil, qui, à son initiative en 1814, appela la première à la déchéance de l'empereur et au retour de Louis XVIII. De sympathies royalistes, il fut nommé conseiller d'État sous la première Restauration puis procureur général près la Cour royale de Paris dès août 1815 sous la seconde restauration. Ce fut lui qui exerça les poursuites dans la cause du maréchal Ney, défendant la thèse de la préméditation. Cela lui valut l'hostilité des libéraux qui rappelèrent qu'il avait composé quelques louanges de circonstance au pouvoir impérial – Béranger le brocarda dans une de ses chansons. Il fut cependant élu député en 1815 et réélu trois fois, et, très apprécié de Louis XVIII, fut anobli.

– « JOURNAL DE MON VOYAGE EN HOLLANDE ET EN ANGLETERRE DURANT LES CENT JOURS. » 175 pp. in-folio en cahiers brochés d'un cordonnet de soie rose.
EXILÉ POLITIQUE. En une série de brèves notations quotidiennes, narratives et parfois descriptives, du 11 mars au 28 juillet 1815, Nicolas-François Bellart fait le récit de son exil forcé à la chute de la Première Restauration. Le rôle qu'il avait joué en avril-mai 1814 lui imposait de se soustraire à la vindicte de l'empereur revenu de l'île d'Elbe, et il avait décidé de quitter la France. Parti en compagnie de l'avocat Pierre Pérignon (avec qui il avait défendu le général Moreau dans son procès de 1804), à l'invitation de son ancien collègue du Conseil général, Davillier, et bientôt rejoint par sa propre famille, il passa par à Dunkerque, Gand, Bruxelles, Anvers, Breda, Amsterdam, La Haye, Delft, Rotterdam (pp. 1-66). Il passa ensuite en Angleterre, sans Pérignon qui n'était pas proscrit, et cette fois à l'invitation du futur duc de La Châtre, familier de Louis XVIII. Il y demeura plusieurs semaines, faisant de longues promenades, de nombreuses visites, tout en écrivant un livre sur le principe de légitimité comme fondement du pouvoir, et le temps d'accueillir avec joie « nouvelle d'une grande défaite de Bonaparte » à Waterloo (pp. 67-171). Apprenant qu'il était nommé à la Cour royale de Paris, il rentra à Paris par Douvres, Calais, Boulogne, Abbeville, Amiens, Chantilly, Ecouen et Saint-Denis. (pp. 171-175).

– « VOYAGE EN SUISSE ET DANS QUELQUES PARTIES DE LA SAVOIE, PAR LE JURA, EN 1819. » (2)-439 pp. in-folio en cahiers brochés d'un cordonnet de soie.
JOURNAL D'UN TOURISTE. En des notices quotidiennes tout aussi vives et lapidaires, du 2 septembre au 30 octobre 1819, Bellart multiplie les notices et descriptions des villes et monuments visités, des paysages montagneux traversés en compagnie de sa sœur : il traversa la Champagne et de la Bourgogne (Troyes, Dijon, Poligny) avant d'arriver à Genève. De là, il passa en Savoie (alors sous contrôle sarde), visitant Chamonix, Bonneville, Sallanche. De retour à Genève, il visita successivement Lausanne, Yverdon, Neufchâtel, Bienne, Delémont, Bâle, Schaffhausen, Zurich, Soleure, Berne, Thun, Interlaken, Fribourg, Vevey, Saint-Maurice. Le retour s'effectua par Thonon et Lyon. Avec un itinéraire récapitulatif (pp. 417-419), et un index des noms de lieux et de personnes citées (pp. 420-439).
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