Lot n° 68

BERNANOS (Georges) — Notes autographes.

Estimation : 400 - 500 €
Adjudication : Invendu
Description
[Vers 1946-1947]. Environ 5 pp. in-4 sur papier réglé de cahier d'écolier, certaines pages dans des rédactions de premier jet d'une écriture cursive avec corrections, les autres en mise au net avec nouvelles corrections. On peut y reconnaître au moins des passages de deux articles :
– « L'ESPÉRANCE FRANÇAISE », publiée avec variantes dans la revue Carrefour le 16 janvier 1947. « Le monde évolue vers le totalitarisme et il traîne après lui les troupeaux d'hommes qui croient le conduire alors qu'il les mène. Les hommes ont fabriqué des machines, c'est entendu, ils sont donc, en ce sens, les auteurs du monde des machines. Mais c'est par esprit du lucre et de spéculation... »

– « Le thème de l'union est un thème facile, car il permet toutes les complaisances... C'était la rengaine et le bla-bla-bla du maréchal. les générations responsables de l'effondrement dans lequel se sont englouties l'armée, la marine et les finances du pays, c'est-à-dire... notre indépendance nationale elle-même... ne demandent qu'à se prendre pour des victimes innocentes et à se voir plaindre et caresser comme telles... » Avec deux autres versions du même passage, comprenant des formules parfois très différentes : « ... Plutôt que de relever les murs de la Cité en ruines au risque de vivre et de travailler plus ou moins longtemps dans une maison sans toit, la politique est de ses camper sur les décombres en brûlant ce qui reste du mobilier pour... se réchauffer. La démocratie, c'est le droit au bonheur... Au point où nous en sommes, les Français décidés à s'unir pour construire ne sauraient réaliser cette union que contre la masse innombrable des lâches et des imbéciles... »

Provenance : l'universitaire et critique littéraire Albert Béguin, qui fut directeur de la revue Esprit et directeur éditorial de la collection Les Cahiers du Rhône (chemise avec mention autographe signée datée d'avril 1949 : « Ébauches d'un article de 1946 à propos d'un mot du R. P. Riquet sur l'union des Français... »
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