Lot n° 138

HUTTEN (Ulrich von) — C. Sallustii et C. Curtii Flores.

Estimation : 200 - 300 €
Adjudication : 438 €
Description
Argentorati [Strasbourg], s.n., 1528. Petit in-8, 104-(une blanche) pp., cartonnage souple de papier marbré, pièce de titre et de cote manuscrites sur papier au dos, pièce de cote sur papier sur le premier plat ; dos terni, coiffes et coins frottés, mouillures en marge basse des premiers feuillets (reliure du XIXe siècle).ÉDITION ORIGINALE, POSTHUME, PARUE A STRASBOURG chez Johann Herwagen.
MODÈLES STYLISTIQUES DE LA MEILLEURE LATINITÉ. Florilège à visées pédagogiques, destiné à offrir à l'apprenti orateur un répertoire de procédés d'écriture empruntés à Saluste (Bellum Catilinæ, Bellum Jugurthinum et discours extraits de ses Historiæ) et à Quinte-Qurce (Historiæ Alexandri Magni Macedonis).
ULRICH VON HUTTEN FUT LE SECOND A CONSACRER DES NOTES A SALLUSTE APRÈS ÉRASME : les présentes Flores s'avèrent d'ailleurs plus riches à cet égard que les Annotationes d'Érasme, dont il intègre ici les passages relevés par celui-ci.
HUMANISTE, HÉRAUT DE LA GERMANITÉ, POURFENDEUR DE LA PAPAUTÉ ET DES PRINCES, ULRICH VON HUTTEN (1488-1523) était issu d'une famille de la petite noblesse franconienne. Destiné à la vie monastique, il abandonna cette voie avec dégoût et mena alors une vie d'humaniste et de savant errant, publiant divers ouvrages en latin et en allemand : un art de versifier, un traité sur la syphilis, des dialogues satiriques, et de tonitruants pamphlets. Il s'attaqua en effet à l'Église romaine et à l'Empire, qu'il jugeait corrompus et oppresseurs, et, pour faire advenir la « liberté germanique », prôna un soutien à la petite noblesse du Sud de l'Allemagne, qui incarnait selon lui cette valeur mais était alors en pleine déchéance économique et sociale, et il appela à adopter la Réforme comme outil d'émancipation. En gagnant à sa cause le condottiere Franz von Sickingen, il fut l'inspirateur de la « révolte des chevaliers » (1522-1523) qui, désavouée par Martin Luther et sans l'appui d'une adhésion en masse, échoua tragiquement face aux princes. Franz von Sickingen étant tué, Ulrich von Hutten s'enfuit en Suisse dans l'espoir d'y recruter de nouvelles troupes, mais y mourut de la syphilis.
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