Lot n° 7

CHEVREUL (Michel-Eugène) — De la Loi du contraste simultané des couleurs et de l’assortiment des objets colorés... Copie manuscrite.

Estimation : 800 - 1000 €
Description
vers 1870. 2 vol. grand in-4, demi-basane verte, dos orné de filets à froid et titre doré, tranches jaspées (Reliure de l'époque).5 ff. n. ch.,422 pp., 8 ff. n. ch. de table et 2 tableaux hors-texte sur double page - 3 ff. (titre, avertiss. et explication des planches), 40 planches et 8 ff. de texte.
Copie manuscrite du texte et de l’atlas du principal ouvrage de Chevreul.
Chevreul (Angers 1786 - Paris 1889) enseignait la chimie au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris après y avoir étudié auprès de Vauquelin, il a travaillé dans cette institution durant presque 90 ans. L’autre poste qui a occupé l’essentiel de sa carrière est celui de directeur de la Manufacture de Tapis des Gobelins. C’est dans cette fonction qu’il constata que certaines plaintes d’ouvriers sur la qualité des teintes ne se rapportaient pas à la couleur du fil mais à la perception que nous en avions selon les couleurs environnantes. La théorie des couleurs complémentaires de Chevreul est toujours enseignée de nos jours, elle a posé les bases de la peinture moderne, de l’impressionnisme à la peinture abstraite. La Loi des contrastes fut également un bouleversement dans les domaines de la philosophie et des sciences humaines. Le travail de Chevreul est une étude scientifique des biais de perception humains, ce qui fait de son livre un traité fondateur de la psychologie. Son intérêt pour la psychologie le conduisirent à travailler, pour le compte de l’Académie des Sciences, sur les baguettes divinatoires et autres pendules. Dans De la baguette divinatoire (1854) il adopte une position sceptique à l’égard des phénomènes psychiques tellement en vogue alors, les qualifiant de charlatanisme. Il publie ses idées philosophiques et épistémologiques dans De la méthode a posteriori expérimentale (1870). Voir la longue notice que lui consacre Albert B. Costa dans DSB, III, pp. 240-244.
Lors de sa parution en 1839, De la Loi du contraste n’eut pas un grand retentissement. C’est grâce au cours sur les couleurs que l’auteur professait à la manufacture des Gobelins que sa théorie des couleurs gagna en popularité tant dans les milieux artistiques que scientifiques, ce alors que le livre était devenu introuvable. Cette copie est sans doute le travail d’un élève. Le texte est soigneusement calligraphié sur un papier réglé de petits carreaux, l’atlas comporte 40 planches, la plupart en couleurs, parfois groupées par 3 sur une grande feuille dépliante. La figure 13 est une sphère chromatique (ici en noir), un recueil de telles sphères résumant sa théorie a paru en 1861. Les 8 ff. de texte de l’atlas sont un texte recopié sur des fonds de couleurs variées rendant la lecture du texte plus ou moins aisée.
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