Lot n° 116

SCHOTT (Gaspar) — Technica Curiosa, sive mirabius artis, libris XII.

Estimation : 1000 - 1200 €
Description
Nürnberg, Würzburg, J. Hertz für W. M. Endter, 1664. 2 parties en 1 fort vol. in-4, veau brun de l’époque, dos à nerfs orné de caissons ornés, pièce de titre en maroq. rouge, dos refait pastiche moderne (Reliure de l'époque).21 ff. n. ch. (y-compris front)., 1044 pp., 8 ff. n. ch. (index), frontispice et 60 planches hors-texte (42 à pleine page, 18 dépliantes ou doubles), figures et ornements typographiques in-texte.
ÉDITION ORIGINALE.
Gaspar Schott (1608-66) est un prêtre jésuite et un scientifique allemand. Pendant vingt ans il a enseigné les mathématiques, la philosophie et la théologie au collège des jésuites de Palerme pendant que son professeur et ami le P. Kircher enseignait à Rome suite l’expulsion des jésuites d’Allemagne durant l’occupation suédoise. Cet ouvrage est l’un des trois monuments que Schott a donné à la fin de sa vie, avec son Magia universalis et Phisica curiosa. DSB décrit ce triptyque comme “huge, uncritical collections, mines of quaint information in which significant nuggets must be extracted from a great deal of dross.” En effet, dans un souci d’impartialité, Schott expose toutes les hypothèses y compris surnaturelles, ce qui lui a attiré quelques difficultés avec et un certain dédain de la part d’historiens des sciences modernes. Mais ce mélange des genres explique sans doute aussi son succès, comme celui de Kircher, auprès d’une catégorie de bibliophiles plus littéraires.
Dans Technica curiosa, l’auteur qui correspondait avec tous les savants de son temps ambitionne de rassembler l’état des connaissance dans les différents domaines de la technologie, un terme dont il serait l’inventeur. L’ouvrage est d’une grande valeur documentaire grâce à ses descriptions rigoureuses des instruments scientifiques de l’époque. Il est divisé en 12 livres sur la pneumatique, avec une relation de l’expérience d’Otto von Guericke et ses sphères sous vide, l’hydraulique, la mécanique, la cryptographie, l’optique, ou encore la Cabale. On y trouve la description de la première cloche de plongée sous marine ou encore les expériences de Boyle ou de Torricelli sur la pression atmosphérique. Le tout richement illustré.
Baillie dans Clocks and watches an historical bibliography p. 65-68 consacre une longue notice au chapitre IX, Mirabilia Chronometrica... “This book contains a remarkable collection of horological movements”. Baillie détaille les innovations de Schott en matière d’horlogerie notamment des échappements et des timbre, il lui reproche cependant de ne pas citer Hyygens à qui il emprunte beaucoup. Baillie mentionne aussi quelques innovations moins fonctionnelles comme une pendule qui gicle du parfum, d’autres avec des boules tombant en spirale ou en zigzag ou encore une pendule mue par une hélice placée dans la cheminée. “Gives the first description of a universal joint and the classification of gear teeth” dit Catal. Norman 1911. À la fin du volume se trouve un traité de Kircher.
Quelques rousseurs, remarquable travail de restauration d’un relieur moderne qui refait le dos dans un pastiche habile du dos originel.
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