Description
Alphonse DAUDET (1840-1897) CARNET autographe, Le Nabab ; in-12 (16,5 x 11 cm) de 113 feuillets (plus qqs ff vierges), cartonnage d'origine vert à dos toilé (désolidarisé du cartonnage, qqs ff détachés). Précieux carnet de travail et d'esquisses pour le roman Le Nabab. Le Nabab, roman de « moeurs parisiennes », a paru en feuilleton dans Le Temps de juillet à octobre 1877, puis en volume chez Charpentier. Daudet y travaillait depuis longtemps, et les premières idées datent du début des années 1870. Pour cette histoire d'un homme enrichi dans les spéculations en Tunisie, Bernard Jansoulet dit le Nabab, et qui veut mener une carrière politique dans la France du Second Empire, Daudet s'est inspiré du député du Gard François Bravay (1817-1874) ; on a également reconnu sous les traits du premier ministre, duc de Mora, le réel duc de Morny, dont Daudet avait été le secrétaire. Salué par Flaubert et Zola, Le Nabab est un tableau sévère de la société du Second Empire. Le manuscrit du Nabab est entré en 1978 à la BnF (Mss, n.a.fr. 17765-17766). Les couvertures du carnet sont couvertes de notes et d'idées. Sur la première page, sous le titre Roman, Daudet a jeté quelques idées : « Bravay et Chaylard/histoire du chapeau tournant sur un clou./- le trône. 3 millions./- Notes chez A. 4000 porté à 400000 on demande à voir les livres./La Levantine »... Sur les pages suivantes, Daudet a ébauché un premier début (« - Au Family-hôtel, rue Galilée, 24. Le cocher eut un geste de rage »...), vite interrompu et biffé, pour résumer certaines données de son action et de ses personnages (voir OEuvres, Pléiade, t. II, p. 1262 sq) : « Le Comptoir Corse » ; « Jean Coste - le Nabab, - méridional aventurier »... ; « Madame Jean Coste » ; « Le docteur Montribot » ; « Le père Bethléem » ; « Madame Montribot » ; « M. de Montpavon, receveur général »... Daudet dresse alors une liste de personnages, parmi lesquels « Le duc de Morny - a mis beaucoup d'argent dans le Comptoir Corse [...] La mort de Morny au milieu du livre ». Après une ébauche de découpage en chapitres, une nouvelle note sur le protagoniste qui a trouvé son nom définitif : « Jansoulet - le Nabab. Fils d'un marchand de vieux clous di Bourg St Andéol. Parti de son pays »... Suivent quelques idées d'épisodes. Puis Daudet retourne le carnet pour rédiger, sou le titre Le Nabab. Moeurs Parisiennes, un « Plan général », dont nous citons le début : « Le roman commence par une lettre que le jeune X. mon héros écrit à sa mère en arrivant à Paris »..., puis l'ébauche de plusieurs chapitres : II Mémoires d'un garçon de bureau, III Chez la baronne Hemerlingue, IV « Le Nabab n'était pas jaloux »..., V Mémoires d'un garçon de bureau (suite), VI Chez M. Joyeuse, VII La maison de santé du docteur Montribot, [VIII] Mémoires d'un garçon de bureau (suite), X Chez les Joyeuse, XI « Cependant le moment est venu des élections du Nabab en Corse », XII Une lecture au 5e étage, XIII L'ouverture du Salon, XIV Le drame chez Montrichard. Suit un découpage détaillé du roman, du chapitre premier à l'épilogue. Puis Daudet rédige le premier chapitre Un déjeuner chez le Nabab, avec ratures et corrections (biffé ensuite). Une liste de Personnages est suivie de diverses notes et ébauches, dont un chap. VII La famille du Nabab, puis d'un nouveau découpage du roman en chapitres, et d'une nouvelle liste de personnages. Daudet se lance alors dans une première rédaction du roman, abondamment raturée et corrigée puis biffée après réécriture dans le manuscrit. Le roman est alors divisé en deux parties, comme l'indique un nouveau plan.
