Lot n° 51

BERGSON (Henri). 2 lettres autographes signées [au critique littéraire et historien Albert …

Estimation : 400 - 600 EUR
Adjudication : 750 €
Description
BERGSON (Henri). 2 lettres autographes signées [au critique littéraire et historien Albert Thibaudet]. Éloge du Platonisme et critique du « mauvais intellectualisme » aristotélicien – Saint-Cergue [canton de Vaud, en Suisse], 4 septembre 1923. « Je viens de lire vos "Conclusions sur le bergsonisme" [parue dans le numéro de septembre 1923 de La Nouvelle revue française] et je veux vous dire tout de suite combien je les trouvent intéressantes et attachantes. Il était impossible de caractériser avec plus de pénétration et de force ce que j'ai cherché à faire, – ce que je ne suis pas sûr, hélas, d'avoir complètement fait. Il me semble que votre méthode habituelle de critique qui est de chercher la clef (c'est-à-dire, en somme, le "schème dynamique") de l'œuvre d'un auteur, vous a particulièrement bien servi dans le cas actuel. Ce qui m'a intéressé par-dessus tout, c'est ce que vous dites de Socrate, de Platon, et de la continuité de développement de la philosophie "dialoguée". Comme vous le faites très justement remarquer, c'est un certain aspect, C'EST UNE CERTAINE INTERPRETATION DE PLATON QUE J'ISOLE QUAND JE DISCUTE LE PLATONISME DANS "L'ÉVOLUTION CREATRICE" [ouvrage publié par Henri Bergson en 1907] : CETTE INTERPRETATION EST CELLE D'ARISTOTE, celle qui, transmise à travers le Moyen Âge, se trouve aujourd'hui encore au fond de ce QUE J'APPELLERAIS LE MAUVAIS INTELLECTUALISME. Si Platon était là tout entier, je ne comprendrais pas LA SYMPATHIE PROFONDE QUE J'AI TOUJOURS EUE POUR LE PLATONISME ET SURTOUT POUR LE NEO-PLATONISME : IL N'Y A PAS DE PHILOSOPHE QUE JE PREFERE A PLOTIN. Donc, ici encore, vous devez avoir raison. Ayant lu vos "Conclusions sur le bergsonisme", je suis plus impatient encore de connaître "Le Bergsonisme" lui-même [Albert Thibaudet publierait son étude Le Bergsonisme en 1923]... » (3 pp. 1/3 in-12). Matière et mémoire – Grand-Hôtel à Vevey [dans le canton de Vaud] en Suisse, 5 septembre 1934. « Vous avez peut-être lu, dans le numéro du 1er août de La Nouvelle revue française, UN ARTICLE DE M. LE SAVOUREUX [le psychiatre Henri Le Savoureux, qui tenait un salon littéraire dans la maison de santé qu'il avait fondée à La Vallée-aux-Loups, l'ancienne propriété de Chateaubriand] INTITULE "BERGSONISME ET NEUROLOGIE". CET ARTICLE ESSENTIELLEMENT MALVEILLANT, CHERCHE A ETABLIR QUE DANS "MATIERE ET MEMOIRE" [ouvrage publié par Henri Bergson en 1896] JE ME SUIS BATTU CONTRE DES MOULINS A VENT et que je n'ai apporté aucune contribution nouvelle à la théorie de l'aphasie, pas plus d'ailleurs qu'à la psychiatrie en général, sur laquelle j'aurais disserté a priori en métaphysicien pur. Il est évident que l'auteur – bien que médecin, m'a-t-on dit – n'est au courant ni des idées généralement admises par les théoriciens de l'aphasie entre 1880 et 1900, ni de ce qui a été fait depuis dans ce domaine si important, notamment par [Henry] Head en Angleterre, par [Constantin] von Monakow à Zurich, etc. etc. Ce dernier, célèbre dans le monde entier comme neurologiste aussi bien que comme anatomiste, a porté sur "Matière et mémoire" un jugement sensiblement différent de celui de M. Le Savoureux... » Henri Bergson indique ensuite qu'un droit de réponse en sa faveur fut adressé à la Nrf par le docteur Raoul Mourgue, personnalité citée dans « Bergsonisme et neurologie » dont il affirme que « personne, à ma connaissance, ni en Europe ni en Amérique, n'a une érudition neurologique et psychiatrique supérieure... à la sienne ». Ce droit de réponse n'ayant pas été publié dans le numéro de septembre, Henri Bergson demande ici à Albert Thibaudet, collaborateur régulier de la Nrf, de bien vouloir intervenir pour qu'il paraisse enfin. Il le serait en effet dans le numéro d'octobre de la Nrf, mais le docteur Le Savoureux y répondrait encore dans le numéro de novembre (3 pp. 3/4 in-8).
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