Lot n° 244

DE MAN (Henri).

Estimation : 50 / 75
Adjudication : 120 €
Description
Demande de révision de son procès devant le Conseil de guerre de Bruxelles de septembre 1946 qui le condamnait à 20 de détention. Cette demande comprend : 2 p. 4° stencilées adressées au Président du Sénat [Robert Gillon] en date de "Berne, le 30 septembre 1947" et 52 p. stencilées contenant un mémoire justificatif avec pièces justificatives de son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale, dans lequel il précise que "aussi longtemps que la situation du Roi sera ce qu'elle est actuellement, ma défense restera entravée, sur des points d'importance capitale [...]". A ce document historique, est jointe une lettre autographe de De Man à Marie Gevers, datée de "Berne, le 11 octobre 1947", 1 p. 8°, dans laquelle il lui demande de bien vouloir lire ces "quelques matières à réflexion sur un cas clinique, si le coeur vous en dit et si vous avez le temps de lire ce long texte [...]". C'est à la mort d'Emile Vandervelde en 1938, que Henri De man devint le président du Parti Ouvrier Belge. Durant la « campagne des dix-huit jours » en mai 1940, il fut aux côtés de Léopold III, le poussant (selon Henri Bernard), à la capitulation. Après celle-ci il publia un Manifeste à l'intention des membres du POB qui était favorable aux Allemands, estimant que pour les classes laborieuses, la défaite était l'écroulement d'un monde vermoulu et que loin d'être un désastre, elle était une Libération. Néanmoins, de Man se rend très rapidement compte que cette analyse est illusoire. En 1941, il est exclu de la politique par les autorités allemandes suite à ses positions 'belgicistes' et en 1944, au moment de la libération de Paris, s'exile en Suisse pour éviter les poursuites en Belgique. Après la guerre, sa position en faveur de l'occupant lui vaut d'être condamné en absentia à vingt ans de prison pour trahison.
Partager