Lot n° 95
Sélection Bibliorare

Frédéric CHOPIN (1810-1849) — ANNOTATIONS autographes dans l’édition des Vingt-quatre Préludes et Fugues dans tous les tons et demi-tons du mode majeur et mineur pour le clavecin ou piano-forte, composés par Jean-Sébastien BACH

Estimation : 15000 - 20000 €
Adjudication : 110 000 €
Description
(Paris, Richault, [c. 1828]) ; oblong in-fol. de 123 p. ; demi-reliure ancienne, dos refait incluant certains éléments du dos d’origine). Précieux exemplaire du premier livre du Clavier bien tempéré, annoté par Chopin pour son élève Pauline Chazaren.
Un fac-similé de cet exemplaire a été publié par la Société française de Musicologie en 2010, avec un savant et remarquable commentaire de Jean-Jacques Eigeldinger, auquel nous renvoyons, en le résumant ici très brièvement.
Chopin vouait à Bach une vénération, et il lui donnait « la priorité absolue » dans son enseignement, selon son élève Emilie von Gretsch. C’est pour une autre élève, Pauline CHAZAREN (1828-1899), que Chopin a annoté cet exemplaire, probablement acquis par la jeune fille à Lyon vers 1843 (il porte, outre le tampon de Richault, celui des marchands de musique lyonnais Benacci et Peschier). C’est en 1846 que Chopin a donné des leçons à Pauline Chazaren.
L’édition Richault reprend les plaques gravées pour l’édition zurichoise de Hans Nägeli en 1801.
Chopin a annoté la partition principalement à la mine de plomb, et quelquefois au crayon rouge ou bleu ou encore à l’encre. Dans une première série d’annotations (jusqu’au Prélude VII), Chopin a recopié avec soin les indications données par Czerny dans son édition chez la veuve Launer en 1843, notamment valeurs métronomiques et indications de tempo : Allegro, Moderato e maestoso, Allegro vivace, Allegro moderato, lento moderato, etc.
En outre, les nombreuses interventions de Chopin sont de plusieurs types : indications de jeu (staccato, legato…), nuances (piu f, ff, cresc., dim., rall., etc.), doigtés, désignation des mains droite ou gauche par les lettres d ou g, lignes de liaison ou de legato, croix de formes différentes pour repérer les entrées des sujets et des réponses dans les fugues. On relève également des corrections dans le texte musical : Chopin rectifie des erreurs ou lacunes de la gravure, ajoute lui-même quelques notes ou altérations ou encore des trilles.
Provenance : Pauline Chazaren ; son fils Ernest Martin-Chazaren, violoniste à Grenoble ; don par ce dernier en 1949 au pianiste belge Édouard Henrard (1897-1974), directeur de l’orchestre de Radio Alpes-Grenoble ; famille Henrard (une note de Mme Henrard a été collée sur une feuille de garde à la fin du volume).
Exposition : Chopin à Paris. L’atelier du compositeur, Musée de la Musique 2010, n° 100.
On joint un exemplaire du fac-similé édité en 210.
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