Lot n° 110

[LAVIE (Jean-Charles de)] – Des corps politiques et de leurs gouvernements. Seconde édition …

Estimation : 150 - 200 EUR
Description
[LAVIE (Jean-Charles de)] – Des corps politiques et de leurs gouvernements. Seconde édition revue très augmentée. Lyon, Pierre Duplain l'Aîné 1766. 3 vols. in-12 (10,4 x 16,6 cm) de [xxxvj- 492pp. + 2ff.- 483pp. + 4ff.- 362pp.- 9ff. (Tables Errata)] en reliure d’époque plein veau marbré, dos orné de caissons fleuronnés avec pièces de titres et tomaisons rouges, filet or sur coupes, tranches jaspées. Beaux exemplaires. Ex-libris gravé ‘des livres de Mr Brossays Duperray’. Seconde édition refondue d'un commentaire comparé de la République de Bodin et de l'Esprit des Lois de Montesquieu. Il rejoint Montesquieu sur un grand nombre de points et partage avec lui son aversion pour le despotisme. Il encourage les gouvernements à s'appuyer sur les corps constitués dont les conseils sont établis non par l'égoïsme individuel mais fondés sur le souci du bien public. Joseph-Marie Brossays Duperray fut avocat à la cour de Rennes, Substitut du procureur général au Parlement de Bretagne et Commissaire des États. Réf. : Cioranescu 37768, Féret 391, INED 2689, Higgs 3945, Quérard IV-639. « … Physionomie fruste et bourrue, Jean-Charles de Lavie est un apôtre des idées nouvelles. Mais, au rebours d’une foule de néophytes, il conforme sa conduite à ses doctrines. La simplicité de ses goûts est légendaire : il se nourrit de cruchade, en guise de brouet noir, et ne circule qu’à pied pour ne point humilier les gens dépourvus de carrosse. Son œuvre capitale est ‘Des corps politiques et de leurs gouvernements’. … Fréron, dont la plume ne brille point par l’indulgence, lui consacre une longue étude où l’éloge n’est pas ménagé : « Je ne crois pas, dit-il, que, depuis l’Esprit des lois, nous ayons eu une meilleure production de ce genre. Peut-être même cet ouvrage est-il plus utile que l’Esprit des lois, parce qu’il est rempli d’une infinité de vues patriotiques qui l’emportent sur la théorie du célèbre président »…les chapitres qu’il consacre au duel, à l’indépendance du magistrat, au droit de vie et de mort, à la liberté du commerce, à la dépopulation des campagnes, au régime des corvées…, où le style reste toujours à la hauteur de la pensée, témoignent d’une âme généreuse éprise d’un ardent amour de l’humanité... Peut-être cet oublié, qui se recommanda par ses vertus civiques autant que par ses écrits, mériterait-il d’être rappelé au souvenir de ses concitoyens autrement que par la plaque d’une rue où les honnêtes gens ne peuvent s’aventurer... » (d’ap. André Grellet-Dumazeau – La société bordelaise sous Louis XV et le salon de Mme Duplessy, 1897-2020).
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