Lot n° 67

RACINE (Jean). Recueil de deux ouvrages reliés en un volume in-12, veau brun glacé, dos à …

Estimation : 300 - 400 EUR
Adjudication : Invendu
Description
RACINE (Jean). Recueil de deux ouvrages reliés en un volume in-12, veau brun glacé, dos à nerfs, cloisonné et fleuronné avec pièce de titre grenat, fer au dauphin couronné et à la fleur de lys couronnée en queue de dos, coupes ornées, tranches dorées; coiffes, mors et coins refaits (reliure de l'époque). Les deux dernières tragédies de Jean Racine. —Esther. ÀParis, chez Denys Thierry, 1689. In-12, (14)-86-(6dont les 2dernières blanches)pp. Première édition in-12 parue la même année que l'originale in-4. Frontispice gravé sur cuivre hors texte. Une tragédie magnifiant piété et royauté. Douze ans s'étaient écoulés depuis que Racine, après la querelle de Phèdre, avait renoncé au théâtre, mais une commande de madame de Maintenon le décida à y revenir: protectrice de la maison d'éducation pour demoiselles de Saint-Cyr, celle-ci lui commanda «quelque espèce de poème moral ou historique», en exigeant «que l'amour y fût entièrement banni». Racine, qui avait fait son retour à la religion et s'était rapproché de Port-Royal en 1677, choisit un sujet religieux tiré du livre d'Esther où le pouvoir royal fait triompher la justice et la vraie religion. Il soumit au fur et à mesure les scènes écrites à sa commanditaire qui se déclara enchantée, et la pièce fut créée le 26 janvier 1689 par les pensionnaires de Saint-Cyr, devant la famille royale et les grands. Racine, qui avait pris le parti original de lier le chœur et l'action comme dans les tragédies grecques, qui avait enrichi sa pièce d'interludes musicaux composés par le maître de musique du roi et de Saint-Cyr Jean-Baptiste Moreau, et qui avait obtenu des crédits pour faire réaliser de fastueux décors, obtint un succès unanime: la pièce fut rejouée devant un public élargi à toute la Cour, et Louis XIV marqua sa satisfaction en octroyant à l'auteur le titre de «gentilhomme ordinaire de Sa Majesté». —Athalie. ÀParis, chez Denys Thierry, 1692. In-12, (14)-114-(2blanches)pp. Seconde édition in-12, présentant 3variantes avec le texte de l'édition originale parue l'année précédente au format in-4. Frontispice gravé sur cuivre hors texte. «Son dernier chef-d'œuvre» (Guibert, p.108). Après le succès d'Esther en 1689, Louis XIV passa commande à Racine d'une autre pièce à sujet religieux pour la maison de Saint-Cyr. Racine s'exécuta et fit de nouveau composer des chœurs par Jean-Baptiste Moreau. Cependant, le rigorisme religieux avait envahi la Cour, et les milieux ecclésiastiques proches de madame de Maintenon cherchèrent à faire interdire ce genre de divertissement qu'ils jugeaient impropre à l'éducation des jeunes filles. Le roi autorisa la pièce mais elle fut représentée dans la simplicité, sans costumes ni décor, et en comité restreint devant le roi, Monseigneur, madame de Maintenon, Fénelon et quelques rares invités. Après cette première, le 5 janvier 1691, eurent encore lieu trois autres représentations privées, et il fallut attendre 1716 pour la voir donnée en public. Provenance: famille de Clermont-Tonnerre (vignette armoriée ex-libris).
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