Lot n° 102

GAULLE (Charles de). Vers l'armée de métier. Paris, Éditions Berger-Levrault, 1934. In-16, …

Estimation : 600 - 800 EUR
Adjudication : 1 430 €
Description
GAULLE (Charles de). Vers l'armée de métier. Paris, Éditions Berger-Levrault, 1934. In-16, 211-(5dont celles aux versos blanches)pp., demi-basane brun-roux, dos à nerfs, couverture supérieure conservée; dos passé, traces de colle en marge des premier et dernier feuillets. Édition originale, dont il ne fut tiré que 25exemplaires de tête sur grand papier. Exemplaire signé par le général de Gaulle. Le plus important de tous ses écrits de l'avant-guerre. Alors en poste au secrétariat de la Défense nationale, Charles de Gaulle avait d'un côté observé les initiatives d'Adolph Hitler arrivé au pouvoir visant à un réarmement massif, et d'un autre côté constaté la dégradation de l'outil militaire français. Il critique ici le système exclusif de la nation en armes et expose la nécessité de mettre sur pied parallèlement une armée de métier à terre, comme elle existait déjà sur mer et dans les airs: forte de 100000 hommes, cette armée professionnelle devait selon lui être servie par une force motorisée sur chenilles, en partie blindée. Charles de Gaulle souligne l'efficacité qu'aurait cette troupe d'élite soudée derrière un chef, et l'effet dissuasif qui en découlerait. À sa publication, l'ouvrage fut bien accueilli dans la classe politique de droite et de centre, mais rencontra des réticences à gauche, et surtout fut vivement critiqué par le commandement militaire qui n'acceptait pas qu'un simple lieutenant-colonel allât contre la doctrine en vigueur –le maréchal Pétain, alors ministre de la Guerre, ne réagit pas mais laissa écrire contre l'auteur, et son son successeur au ministère le général Maurin le condamna ouvertement. Lamilitarisation accélérée de l'Allemagne et la guerre d'Espagne ne firent pas évoluer l'opinion des élites politiques et militaires. Joint, une carte de visite de Max Brun avec mention autographe de celui-ci: «Signature que m'a donné de Gaulle lorsqu'il est venu à Metz en 1961 –j'avais un mauvais crayon vert qu'il a cassé en écrivant.»
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