Lot n° 156

CLAUDEL (Paul). Correspondance de 21 lettres autographes signées de son nom, de ses initiales ou …

Estimation : 400 - 500 EUR
Adjudication : 533 €
Description
CLAUDEL (Paul). Correspondance de 21 lettres autographes signées de son nom, de ses initiales ou de son paraphe, adressées à Richard Heyd. 1948-1952. Quelques enveloppes conservées. FILLEUL DE PAUL CLAUDEL, L'EDITEUR SUISSE RICHARD HEYD (1910-1959) dirigea les éditions neuchâteloises Ides et calendes, et fut aussi l'ami d'André Gide dont il édita les œuvres complètes. PAUL CLAUDEL EVOQUE LA PUBLICATION DE SON LIVRE PAUL CLAUDEL REPOND LES PSAUMES CHEZ RICHARD HEYD. Par exemple : « Quelle épreuve dramatique tout à coup pour vous-même... Ma prière et ma pensée fervente sont avec vous et avec tous ceux que vous aimez ! Combien je regrette que mon nouveau livre sur le Cantique en soit encore au stade des placards, je crois qu'il vous ferait du bien. Tout ce que je trouve à vous envoyer est un exemplaire de la nouvelle édition de "Partage de midi". J'aurais aimé quelque chose qui vous apportât davantage une atmosphère de sérénité... » (Paris, 21 février 1948). —— « ... Je suis en train de travailler pour vous. Ce livre de psaumes est pour moi quelque-chose de très important et de neuf. Je les relis donc de près et je travaille à une préface que j'ai déjà refaite 2 fois et q[ue] je vais récrire troisième... » (Brangues, 8 septembre 1948). —— « J'ai reçu votre lettre qui me fait du bien... C'est une grande source de force et de confirmation pour moi que cette attention intense et généreuse. Il y a bien des Paul Claudel que j'ai laissés derrière moi ; et le Paul Cl. dont v[ous] me parlez, c'est le Paul Cl. actuel déjà en train de se débrouiller avec son autre non encore complètement dégagé ! et dont des âmes comme la vôtre et celle de mon fils ont besoin. Ce dont elles ont surtout besoin, c'est la parole de Dieu dégagée d'une gangue inerte et rendue vivante et vivifiante... » (Paris, 16 octobre 1948). —— « La lecture de mes psaumes m'avait un peu désemparé par leur audace et leur sauvagerie. Et puis 2 hoses m'ont rassuré. Une jeune fille de ma famille, une pauvre enfant de 22 ans vint de mourir dans les bras de son père après 2 ans de martyre. Elle avait brûlé tous ses papiers et n'avait gardé q[ue] la traduction d'un de mes psaumes que je lui avais envoyé. Et puis j'ai reçu d'un frère franciscain la touchante lettre que je vous communique... » (Paris, 28 octobre 1948). —— « J'ai reçu les Psaumes et ne sais comment vous remercier ! Que le Roi David s'en charge à ma place ! Le livre superbe, et cette couverture si gaie fait un digne porche à ce livre de liberté exultante... » (10 décembre 1948). Il évoque aussi d'autres de ses œuvres : Paul Claudel interroge le Cantique des cantiques, (« Combien je regrette que mon nouveau livre sur le Cantique en soit encore au stade des placards, je crois qu'il vous ferait du bien... », 21 février 1948), Emmaüs (« ce livre somme toute peu "moderne"[qui] a eu du succès... », 13 juin 1950), Théologie du cœur, Introduction à Isaïe. IL PARLE DES REPRESENTATIONS DE SES PIECES : « ... J'étais plongé jusque par-dessus la tête dans la préparation de "L'Annonce faite à Marie" que l'on donne sous sa forme enfin définitive au théâtre Hébertot. C'est une grande joie. Tous les acteurs que j'ai formés moi-même sont excellents. Rien ne me serait plus agréable que de revoir mon théâtre complet, sous la forme que v[ous] saurez lui donner... » (Paris, 16 mars 1848). —— « E[dwige] F[euillère] s'est défilée pour le rôle de Lechy Elbernon qu'elle trouve trop subordonné à celui de Marthe. J'écris aujourd'hui à J[ean]-L[ouis] B[arrault] pour lui recommander Germaine Montero (dont je lui avais parlé). Savez-v[ous] si elle est encore libre ?... » (2 août 1951). C'est Germaine Montero qui interpréta alors le rôle de Léchy Elebernon dans L'Échange au Théâtre Marigny avec Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault. IL LIVRE DES JUGEMENTS SUR SES CONTEMPORAINS : « Je viens de lire les dernières pages des Mémoires de Ramuz. C'est sinistre ! Il est impossible d'imaginer une fin plus affreuse, sans la moindre consolation, le moindre rayon d'espoir, la moindre élévation de l'âme vers son Créateur ! Il reste là abruti, désespéré, les mains sur les genoux. Pas un moment l'idée ne lui ne lui vient d'ouvrir l'Évangile... Même cas il y a quelques mois pour Maeterlinck. Il m'avait envoyé son ignoble livre "Bulles bleues" et je lui avais écrit quelques lignes d'avertissement sévère. Pour Ramuz , j'ai des remords. Je le savais malade, j'aurais dû aller le voir. "J'étais infirme et vous ne m'avez pas visité. J'étais incarcéré et vous n'êtes pas venu à moi." Je me sens coupable. Le respect humain est une chose damnable... » (11 juin 1949). —— « ... Les 2 superbes volumes de Malraux sont entre mes mains et j'attends avec grand intérêt le troisième Malraux, [Psychologie de l'art, 1948-1950]. Tous mes remerciemens ! [Psychologie de l'art]... Beaucoup
Partager