Lot n° 144

PIAF Édith (1915-1963). — L.A.S. « Edith », Hollywood 1er juillet 1955, à Jacques PILLS ; 2 pages in-4 à en-tête du Château Marmont.

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 922 €
Description
Belle lettre d'amour de la Môme à son mari resté en France.

« Mon petit chéri, Te voilà parti à redire des bêtises, que si je ne t'aime plus que je te le dise, mais comment veux-tu que je te dise une chose qui n'existe pas, c'est impossible, je t'aime petit bonhomme et je ne veux jamais te faire la moindre peine, savoir tes yeux tristes m'empêcherait de vivre, tu ne peux savoir comme tu es dans mon coeur, j'ai tellement l'impression que je te connais à fond, tu es comme mon gosse et quand tu as mal j'ai mal dans le ventre, exactement aux entrailles comme une mère doit avoir mal pour son gosse, ne me dis donc plus des choses stupides ! Dans quelques jours tu iras à Londres et comme tu seras pris par tes répétitions tu n'auras pas le temps d'avoir des vilaines pensées !
Ce soir je vais diner chez Gingers Roger et je te raconterai le diner, en tout cas, elle m'a dit au téléphone de te faire toutes ses amitiés.
Si j'avais quelques cinq mille dollars, je refuserai Mexico et j'irai bien passer un mois avec toi avant le Versailles, mais hélas, non seulement je ne les ai pas mais je me demande toujours (même en faisant Mexico) comment j'arriverai jusqu'au Versailles... enfin Dieu est là et fera sûrement un miracle selon sa bonne habitude !
Mon amour je vais te laisser, à demain ! nous n'avons toujours pas de soleil... Je m'en souviendrai de l'Amérique cette fois-ci, que d'ennuis ! Je t'embrasse mon chéri de tout mon moi qui t'appartient.
Ta petite bonne femme qui t'aime tant. Edith. »
Partager