Lot n° 91
Sélection Bibliorare

CHATEAUBRIAND François-René, Vicomte de (1768-1848) — Discours de réception de Mr de Chateaubriand à l’Académie française à la place de Mr Chenier [1811] — MANUSCRIT de son discours de réception interdit. — Copie d’époque datée 22 août 1812.

Estimation : 2 500 - 3 000 €
Adjudication : Invendu
Description

 7 pages et demie in-4 sur 2 bifeuillets écrites à l’encre noire (sur papier vergé filigrané Johannot).
Rare copie manuscrite d’époque du discours rédigé par François René de Chateaubriand pour son élection à l’Académie Française. Élu à une large majorité à l’Institut le 20 février 1811 au fauteuil de Marie-Joseph Chénier (1764-1811), il doit prononcer un discours évoquant son prédécesseur.

L’académicien n’est autre que le frère cadet du poète André Chénier guillotiné en 1794. Dans son discours de réception, Chateaubriand va s’en prendre à l’académicien décédé qui avait voté la mort du roi ainsi qu’à certains épisodes de la révolution tout en tressant des lauriers à Napoléon, le qualifiant de nouveau ‘César’. Ce texte, par sa violence antirévolutionnaire, effraie les académiciens qui le soumettent à l’Empereur. Napoléon interdit immédiatement qu’il soit prononcé et demande à Chateaubriand de le réécrire. Chateaubriand refuse de le modifier, tombé en disgrâce et est éloigné de Paris. Dans les mois qui suivent, des copies circulèrent sous le manteau, Chateaubriand ne publiera pas ce texte qui fut inséré dans les Mémoires d’outre-tombe, il n’occupera son fauteuil que sous la restauration.
Cette copie porte en marge les noms des personnalités littéraires auxquelles Chateaubriand fait allusion dans son discours : Suard, Morclet, Ségur, Sicard, Dagueissau, Renouard, Bernardin de St Pierre… Nous n’avons pu identifier son expéditeur ni son destinataire, elle se termine ainsi.
“m'étant procuré mon cher ami, le discours que monsieur de Chateaubriand avait préparé pour le jour de sa réception à l’académie française ; j’ai prié Mr Cosson de t’en faire une copie, je te l’envoie parce que je suis bien persuadé que tu la liras avec plaisir. Le 22 août 1812”

Partager