Lot n° 131

ANONYME — Mémoire Concernant la guérison des Verolles. — Mémoire pour la construction d’un établissement spécialisé dans la guérison des maladies vénériennes à Marseille, 1727. — Manuscrit anonyme adressé à Messieurs les Echevins...

Estimation : 500 - 600 €
Adjudication : 500 €
Description
de Marseille, 5 pages et demie in-folio, à l’encre noire sur 4 feuillets de papier vergé filigrané, daté 1727 à l’encre au verso du 4e feuillet vierge.
Messieurs les échevins de Marseille attentifs aux besoins publics sur les représentations à eux faites par les habitans que les pauvres atteints de la vérole n’avaient aucun secours, et que de tous les hôpitaux établis par la charité des fidelles, il n’y en avait aucun qui étendit son œuvre sur la guérison de cette maladie […] La nécessité de cet établissement est très sensible, la charité que les hommes se doivent mutuellement les porte a se secourir dans leurs malheurs, il n’en est pas de plus grand que l’affliction de ces maladies vénériennes dans l’état de pauvreté, la honte se joint aux souffrances et le manque de secours devient un martyre, le père transmet cette maladie à son fils, elle passe de génération en génération et se perpétue dans les familles. La situation de Marseille et son commerce y attirent toutes les nations étrangères, l’Espagne, l’Italie, et les diverses parties du levant ou cette maladie règne le plus, la communiquent fréquemment les matelots et autres gens de mer, les soldats des forts et des citadelles et tant d’autres étrangers en infectant tous les cartiers de la ville, les progrès de cette maladie deviennent de jour en jour plus grands. Les plus retenus et les plus sages même ont de la peine à s’en garantir, les enfans de naissance qui en sont infectés la communiquent à leurs nourrices celles cy à leurs époux […] de tous les hopitaux celuy de l’Hotel dieu le plus ancien et le premier fondé par cette ville chargé des autres maladies non communicables a esté regardé comme le plus propre et le mieux en estat à faire traiter et guérir les vérolés […] mais l’hotel dieu n’ayant dans son enceinte fort resserrée ny les commodités ny les appartements pour cette opération et ne pouvant s’agrandir d’aucun coté après avoir examiné sa situation l’on a estimé que l’ancien cimettiére de l’hotel dieu séparé de son enclos par une seule rue du coté du midy peu praticable en y comprenant un petit cimettiere du chapitre des accoules et un petit jardin des pénitents du st esprit ,le tout joint ensemble seroit un emplacement convenable pour y édifier en conformité du plan qu’on a dressé le batiment necessaire aux vérolés qui doivent estre séparés des autres malades et où l’on se propose de trouver les commodités pour les traiter efficacement […] Le public qui voit avec douleurs les pauvres vérolés accablés sous le poids de leur infortune sans espoir de guérison et sans asile ne désire rien tant que cet établissement ,l’hotel dieu qui se ressent des suites facheuses de cette maladie par le grand nombre des enfans trouvés qui en sont frappés et ausquels l’on ne peut donner du secours qu’en exposant leurs nourrices à cette cruelle maladie trouvera dans cet établissement des moyens à procurer une guérison à ces victimes infortunées de la débauche et du libertinage de leur père. L’expérience a fait voir que les remèdes appliqués aux mères opèrent aux enfans qui succent leur lait. Comme tout concoure à cet établissement, l’on supplie Monseigneur le premier président et intendant de vouloir l’autoriser à approuver et en conséquence de permettre à messieurs les échevins de faire construire aux depens de la communauté ledit batiment et acquérir le jardin des pénitents et le cimetttiere des accoules , le tout en conformité du plan qui en as esté dressé, les formalités de droit gardées.
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